La forte présence de la femme algérienne et arabe au festival de Cannes qui s'est achevé dimanche dernier au soir, aussi bien dans les films qu'au niveau des jurys, dénote de sa volonté et sa détermination d'investir le monde du 7e Art, longtemps l'apanage des hommes. A travers une participation avec plusieurs films au Village international, la femme algérienne affirme sa détermination à aller de l'avant vers la réalisation de se rêves, d'autant plus que la production cinématographique reste tributaire de l'audace et de l'innovation. Sofia Djama compte parmi ces réalisatrices décidées à relever le défi avec « Maïssa », un film documentaire qui relate, à travers l'histoire d'une femme victime d'un viol, les maux de la société et de la femme en particulier qui, en dépit des progrès qu'elle a accomplis, reste prisonnière d'une mentalité qui cerne son rôle au foyer. Les prix du festival de Clermont Ferrand (France), l'ont motivée pour poursuivre son parcours et entreprendre de concrétiser d'ambitieux projets. Même motivation manifestée par Mounia Meddour, fille du défunt Azzeddine Meddour présente au pavillon algérien. « Après la mort de mon père j'ai décidé de poursuivre son œuvre en commençant par des reportages sur les étudiants algériens dans les universités étrangères, ce qui m'a permis de découvrir un monde fascinant », explique-t-elle. En 2009, Mounia Meddour réalise son premier film documentaire sur la gastronomie marocaine qui dévoile la richesse d'un héritage transmis de mère en fille ainsi que les traditions et les coutumes de la région. Grâce à son film documentaire « Le cinéma algérien : une nouvelle vie », sur la nouvelle génération de cinéastes algériens, Mounia Meddour a pu accéder au monde du 7e Art notamment après sa participation au Festival international du film documentaire de Khouribga (Maroc), oû elle a reçu le prix des critiques. Ainsi, Mounia est partie à Cannes avec beaucoup d'ambition à la conquête d'autres horizons pour réaliser ses projets. Elle a salué à l'occasion l'organisation d'un pavillon algérien, qui a représenté le temps d'un festival et au delà un lieu de rencontres entre cinéastes et producteurs ». Yamina Chouikh a été également de Cannes et a pu y étaler ses années d'expérience dans le monde du cinéma où elle a débuté dans les années 70 avec son mari Mohamed Chouikh avec qui elle a travaillé dans le montage aux côtés des grandes figures du cinéma algérien à l'instar d'Ahmed Rachedi et Lakhdar Hamina. Sa présence au festival comme productrice du film « Al Andaloussi », Yamina Chouikh l'a saisit l'occasion pour rencontrer les professionnels du cinéma et faire connaître son produit. Dans les jurys, la femme arabe a été aussi représentée par la comédienne algérienne établie en France Leila Bakhti dans la catégorie « Un certain regard ». Leila Bakhti a joué dans le film « La source des femmes », entré en compétition officielle du festival dans sa précédente édition. Parmi les membres du jury international du festival de Cannes qui décerne la Palme d'or, figurent l'actrice Palestinienne Hiam Abbas et l'Egyptienne Mariane Khoury dans le jury de la semaine des critiques cinématographiques consacrée aux nouveaux talents. Ces dernières ont animé la scène du palmarès qui a décerné rappelons-le la Palme d'Or au réalisateur d'origine autrichienne, Michael Haneke pour son film « Amour », cinéaste qui a été déjà primé de la même distinction au même festival.