La Jordanie, qui sera l'invité d'honneur de la 43e édition de la Foire internationale d'Alger, qui s'ouvre demain, veut faire de l'Algérie « une base d'exportation vers d'autres marchés notamment l'Afrique », a déclaré, hier, dans une conférence de presse, le directeur de l'organisme de promotion du commerce extérieur jordanien, Yaroub El Khotat. «On a déjà exporté pour 200 millions de dollars par an de médicaments à partir de nos usines (détenues par trois groupes) actuellement en production en Algérie ». Pour les Jordaniens qui s'honorent que l'Algérie « nous ait réservé le statut d'invité d'honneur », c'est une reconnaissance au « dynamisme de l'économie du Royaume hachémite qui a enregistre une croissance de 4 à 5% malgré la crise ainsi qu'une progression des investissements étrangers de 20% » pour les premiers mois de 2010. Pour le directeur de l'Office jordanien du commerce extérieur, « on a parlé de l'écoulement de produits qui ne viennent pas des pays arabes » mais, ajoute-t-il, « les autorités algériennes ont toute latitude de vérifier qu'ils sont (pour les produits jordaniens) fabriqués totalement chez nous ». Les industriels n'ont pas « intérêt à favoriser des produits tiers », affirme-t-il. Autre problème que soulève le conférencier, le climat des affaires. Les Jordaniens seront amenés à « réviser leurs investissements s'il y a protectionnisme » car, c'est leur raison d'être et « la force de leur compétitivité ». Ils disposent déjà de grands investissements dans le domaine du médicament et souhaitent favoriser le « tourisme médical, les technologies de l'information…et pourquoi construire des hôpitaux mixtes ». L'Algérie devra de son côté offrir des « garanties de protection des investissements, de liberté de transfert » faisant allusion à la « révision périodique légitime » du dispositif lié aux investissements qui devra « respecter les pratiques internationales ». Le cas de la majorité de capital en faveur des promoteurs nationaux a été cité comme exemple de cette série de griefs adressés au législateur algérien. La Jordanie investit un peu partout dans le monde, à l'image de ses trois usines de médicaments au Portugal ou encore de Suède, cela n'est pas « une faveur », réplique-t-il indirectement mais par égard « à la qualité de nos produits », conclut-il. En tous cas, 80 entreprises seront là à la FIA à la recherche d'un « partenariat stratégique » ce qui n'est qu'un indice des engagements des firmes jordaniennes qui ont été entre 120 et 140 à vouloir participer à cette édition, une demande non satisfaite à cause de « l'exiguïté de la superficie d'exposition qui nous a été allouée », regrettent les Jordaniens.