La Jordanie, invité d'honneur, de la 43e édition de la Foire internationale d'Alger, compte renforcer sa présence en Algérie par des partenariats qui permettront de booster le marché algérien en proposant des projets dans des secteurs où elle cumule un potentiel important de savoir-faire. " Les projets d'investissements qu'on va proposer ne devraient pas constituer une menace pour les produits algériens, pour la raison toute simple, que la base productive jordanienne est différente à 90 % de celle de l'Algérie " a tenu à rassurer, hier, M. Yaâroub Al Qodhat, directeur de l'Etablissement jordanien du développement des projets économiques et représentant des hommes d'affaires jordaniens à la Foire d'Alger, lors d'une conférence qu'il a animée à la Safex. Ces partenariats, a-t-il dit, vont servir à pénétrer le marché africain. " La présence de la Jordanie à la Foire internationale d'Alger est motivée par la recherche de partenariats stratégiques entre les deux pays, de sorte à faire de l'Algérie un portail du marché africain. De la même manière, la Jordanie sera la porte des marchés asiatiques pour l'Algérie ", a-t-il estimé. En effet, M. Al Qodhat appelle les autorités algériennes à s'imprégner de l'expérience d'ouverture économique jordanienne. Dans ce sens, il plaide pour l'ouverture sur les zones de libre-échange qui, a-t-il dit, contribueraient davantage au renforcement des capacités concurrentielles des entreprises. " Contrairement au protectionnisme, l'ouverture sur d'autres marchés constitue un stimulant pour les entreprises pour relever le challenge de rendre ses produits compétitifs à l'international ", a estimé le conférencier, qui a troqué sa casquette de représentant de son pays à la Foire d'Alger par celle d'économiste avisé. Selon lui, l'économie jordanienne a réussi à se hisser en une économie " stable " grâce à sa stratégie d'ouverture. Il relève, ainsi, que la Jordanie a enregistré une moyenne de croissance stable sur les 5 dernières années, malgré la traversée de la crise financière mondiale qui n'est pas passée sans incidences sur l'économie jordanienne, mais avec des effets qui restent limités. D'ailleurs, c'est la solidité et la flexibilité de l'économie jordanienne qui a fait la différence, atteste M. Al Qodhat, qui avance des chiffres surprenants sur l'économie jordanienne durant le 1e trimestre 2010. Une hausse de 14 % des exportations, hausse également de 20 % des investissements directs étrangers et une réserve de changes estimée à 10 milliards de dollars. Le tout couronné par une prévision de 5 % de croissance au cours de l'année 2010. Aussi, en sa qualité d'économiste, M. Al Qodhat plaide pour une révision périodique de la législation régissant les investissements de sorte à rendre l'environnement des affaires plus attractif pour les investisseurs étrangers, selon les besoins de l'économie nationale. A ce sujet, il révèle que les investissements jordaniens peuvent être doublés en Algérie si la réglementation en vigueur permettrait la détention de l'investisseur étranger, notamment dans l'industrie, à 100 % du capital d'investissement. Il regrette, au passage, qu'un important lot de produits jordaniens soit inscrit sur la liste négative des produits qui ne seront pas exonérés des douanes. A ce sujet, il relève un autre problème lié à la chaîne logistique. " Les tarifs douaniers et le coût de l'affrètement des navires pour nos marchandises nous reviennent cher parce qu'on est obligé de transiter par trois ports avant d'arriver à destination, nous coûtent plus de 30% du produit avant même son entrée sur le marché algérien ", a-t-il relevé. Ajoutant que cela constitue une entrave pour la compétitivité des produits jordaniens, après l'adoption de la liste négative, par rapport aux autres fournisseurs de l'Algérie, à l'instar de l'UE, a estimé M. Al Qodhat qui souhaite qu'une préférence soit accordée aux produits jordaniens. A noter que les sociétés présentes au pavillon " Jordanie " représentent divers secteurs d'activité : l'agroalimentaire, l'industrie pétrochimique, l'industrie cosmétique, la plasturgie, maroquinerie et vêtements…etc.