Les dissidents du Front national algérien (FNA) passent à la vitesse supérieure. Ils comptent organiser leur congrès extraordinaire vendredi et samedi prochains. C'est du moins ce que nous a indiqué, hier, Abdelkader Drihem, chef de file du mouvement. Pour l'ex-président du groupe parlementaire du parti, le choix du lieu sera connu demain. Les redresseurs mentionnent la mauvaise gestion des affaires du parti durant les cinq dernières années. Contacté, Moussa Touati a confirmé la tenue du congrès du FNA le 21 juin à la salle Atlas à Alger. Pour lui, l'organisation par les dissidents d'un congrès extraordinaire est « un non événement ». Il a qualifié, dans ce contexte, les déclarations des redresseurs de « simples rumeurs ». « Ce sont des trompeurs exclus du parti. Ils veulent dévier le FNA de sa ligne politique initiale qui est d'un parti d'opposition », dit-il. Pour Moussa Touati, il n'y a pas l'ombre d'un doute, « ce sont les intérêts personnels qui les font réagir et nullement l'avenir du parti qui est bien le cadet de leurs soucis ». Mais pour Abdelkader Drihem, c'est une autre vision des choses : « notre mission consiste à corriger le parcours du parti, après l'échec lors des législatives du 10 mai en appelant à la réunification de tous les cadres exclus arbitrairement du parti et marginalisés sans raison », a-t-il répondu. Et d'accuser la direction actuelle de faire appel à des intrus qui n'ont rein à voir avec le parti pour les inviter au congrès qu'il compte organiser le 21 juin. Moussa Touati revient à la charge. Il ne veut pas croire que ces dissidents aient pu obtenir l'autorisation pour tenir leur « prétendu » congrès sinon pourquoi ils ne veulent pas rendre publique le lieu de sa tenue. La réponse ne s'est pas fait attendre. « Il y a là une bonne raison, nous voulons tenir la date secrète pour empêcher Moussa Touati de semer la zizanie en envoyant ses baltaguia le jour du déroulement des travaux », réplique M. Drihem. Ce dernier affirme qu'il compte réunir pas moins de 1.200 militants. Selon lui, les préparatifs vont bon train à travers les 48 wilayas du pays. Pourtant, le président du FNA annonce que les dissidents ont tenté d'organiser cette rencontre à Médéa avant que les autorités de cette wilaya ne refusent de leur accorder l'autorisation. Ayache Khenchali, un autre membre du conseil national et nouveau député de Batna démissionnaire du parti, précise que les dissidents attendent toujours l'autorisation du département de Dahou Ould Kablia pour pouvoir organiser leur congrès. Une déclaration en contradiction avec celle de Abdelkader Drihem. Un état de fait qui laisse planer le doute sur la tenue de ce congrès.