Les dissidents du FNA ont eu, contre toute attente, une autorisation de l'administration pour la tenue d'un congrès extraordinaire, les 30 et 31 décembre, à l'hôtel Soummam de Boumerdès. Le vent de redressement, qui souffle sur le Front national algérien (FNA), se radicalise et prend une tournure sérieuse. Les dissidents de ce parti ont eu, contre toute attente, une autorisation de l'administration pour la tenue d'un congrès extraordinaire, les 30 et 31 décembre, à l'hôtel Soummam de Boumerdès. Stupéfait et irrité par cette annonce, le président du FNA, Moussa Touati, a saisi par écrit les services du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et le wali de Boumerdès pour avoir des explications concernant cette autorisation et les objectifs visés par une telle démarche, mais n'a pas eu de réponse. Face à cette indifférence et à ce mépris, le président du FNA a décidé de poursuivre en justice le ministère de l'Intérieur et le wali de Boumerdès en déposant plainte auprès des chambres administratives d'Alger et de Boumerdès : «L'administration n'a aucun respect pour les lois de notre pays. L'article 43 régissant les partis politiques stipule qu'un congrès ne peut être convoqué que par les 2/3 du conseil national ou par le président, et ce, après une large concertation avec les congressistes», a expliqué, hier, Moussa Touati lors d'une conférence de presse animée au siège de sa formation. Dissidents actifs M. Touati déplore l'attitude de l'administration qui donne une autorisation à «des individus qui ont été exclus du parti et poursuivis en justice dans plusieurs affaires». «La délivrance par le wali de Boumerdès de cette autorisation est un complot visant à déstabiliser le parti à travers des personnes exclues du FNA par la commission de discipline. L'administration n'a fait d'enquête ni sur les animateurs de ce mouvement ni sur les signataires. C'est grave !», note le conférencier en précisant que 18 membres sont exclus. Ces derniers ont fait l'objet de sanctions pour plusieurs motifs, dont notamment «faute grave ayant nui au parti suite à leur démission pour rallier d'autres formations». M. Touati refuse de qualifier ces dissidents de «redresseurs», car il s'agit, selon lui, de personnes qui ont perdu leur qualité de membre conformément au règlement intérieur du parti et non en vertu de décisions unilatérales. Seulement, M. Touati n'envisage pas de baisser les bras puisqu'une délégation composée de 2000 militants ira à ce congrès afin «de dévoiler les manœuvres des redresseurs et de contrecarrer leur jeu». Risque de confrontation Le risque d'une confrontation physique entre les redresseurs et les partisans de M. Touati n'est pas à écarter, d'autant plus que les premiers vont tenir un congrès extraordinaire du parti et les seconds pour contester la prérogative d'agir ainsi. En parallèle, le président du FNA organise le même jour à la coupole du 5 Juillet une conférence nationale en présence de «14 000 militants», dit-il. A la question de savoir pourquoi un tel «acharnement» contre le FNA ? M. Touati réplique que son parti «est la première force politique en Algérie et la plus proche du peuple et de ce fait elle dérange le pouvoir qui veut la casser à tout prix». « S'il n'y avait pas une fraude électorale, le FNA aurait été le premier à tous les niveaux et aurait eu la majorité à l'APN.» S'agissant des réformes politiques, le président du FNA affirme ne pas y croire.