80% des appels de détresse signalés par les enfants au réseau algérien pour la défense des droits de l'enfant (Nada) sont relatifs aux conflits conjugaux. Sur un échantillon de 500 cas, 113 enfants maltraités sont victimes de déperdition scolaire, 6 ont fugué alors que 23 se sont sentis rejetés. Tels sont les chiffres avancés par Salima Barsa, psychologue au niveau au Nada. Intervenant à l'occasion d'un séminaire portant sur « la protection des droits de l'enfant victime de conflits conjugaux », tenu hier à Alger, la spécialiste a précisé que le divorce reste un acte douloureux et perturbateur à l'origine de troubles caractériels. « Ces troubles engendrent chez l'enfant des perturbations relationnelles, l'installation d'un sentiment de culpabilité et la perte de l'environnement familial et du réseau social habituel », a-t-elle précisé. Dans ce contexte, la psychologue a recommandé qu'en cas de conflits dans le couple, l'enfant ne doit pas être utilisé comme arbitre entre ses parents. Et « en cas de divorce, c'est à l'enfant de décider du droit de garde », estime-t-elle. Pour leur faire connaître leurs droits, Mme Barsa a annoncé que le réseau Nada va, dans le cadre de sa campagne de sensibilisation intitulée « Ensemble contre la violence », lancer l'opération « mallette pédagogique » en faveur des enfants scolarisés. « Cette mallette renferme un CD contenant la convention internationale des droits de l'enfant en arabe », explique la spécialiste. Le but étant de « favoriser et d'encourager la mise en place d'éléments d'information permettant aux enfants de connaître leurs droits et les différentes lois les protégeant contre toutes formes de violence ». Pour sa part, Abderrahmane Arar, président du réseau Nada, a indiqué que dans le cadre de la lutte contre la violence dans les cyberespaces, son personnel a réalisé un sondage sur 80 enfants. Cette démarche a fait ressortir que 7 enfants sur 10 fréquentent les cybercafés. Quant aux parents, ce sondage a également fait ressortir que ces derniers présentent une grande inquiétude concernant l'exploitation négative de l'outil Internet. Ce qui a poussé le réseau Nada à lancer un projet pour la promotion et la protection des enfants contre les dangers de la communication virtuelle. Selon le même responsable, le présent projet ambitionne d'animer des espaces d'accès à Internet au sein de 12 établissements scolaires de la wilaya d'Alger de différents paliers pour permettre aux enfants l'accès aux TIC tout en réduisant les risques liés à l'utilisation abusive de l'outil informatique. Les enfants ciblés par cette opération seront encadrés par 24 animateurs. Ils verront également la participation de 12 associations des parents d'élèves, 70 p rents engagés dans le processus de projet à travers des ateliers de formation ainsi que deux experts chargés du suivi de l'évolution des supports de communication.