Les enfants maltraités, en danger ou en conflit, doivent composer le numéro vert lancé par le réseau Nada 3033 et exposer leurs soucis. Maltraitance, exploitation, malnutrition, déperdition scolaire, abandon...quel autre malheur a épargné les enfants algériens. Ils seraient, selon des sources concordantes, plus de 300.000 enfants à travailler dans des conditions difficiles, plus de 40.000 éjectés chaque année du circuit éducatif et ils seraient des milliers à souffrir de l'exclusion, de la marginalisation et d'autres fléaux sociaux. Le centre de presse Aïssa-Messaoudi de la Radio nationale, était, hier, la tribune où beaucoup de larmes de mères, elles aussi en détresse ont coulé en raison de la souffrance de leur progéniture. C'est justement pour trouver des solutions aux problèmes des enfants que le réseau algérien pour la défense des droits de l'enfant Nada, a lancé l'opération «Je t'écoute» le 3 mai de l'année en cours. Ainsi, les enfants maltraités, en danger ou en conflit doivent composer le numéro vert 3033 et exposer leurs soucis. Six mois après, le bilan présenté, hier, par le réseau Nada est tombé comme un couperet. 4000 appels pour la seule wilaya d'Alger. 4000 enfants en souffrance sans compter ceux qui se taisent ou que l'on force à se taire, c'est selon, leur détresse. 1920 appels effectués pour la plupart par les parents concernent des cas juridiques, 1650 ont trait à des problèmes psychologiques. Le réseau a traité durant cette période 220 dossiers parmi lesquels 150 sont relatifs aux cas psychologiques, 30 cas juridiques et 40 autres dossiers divers. 30 sont pris en charge par Nada. On peut citer le cas d'une mère jetée avec ses cinq enfants dans la rue. Subissant des violences de la part de son mari, la mère a quitté le domicile familial et le réseau Nada l'a ramené auprès de son mari, après arrangement. Lors de son intervention, Abderahmane Arar, président du réseau Nada a expliqué que cette opération a été menée dans le cadre de la Convention internationale des droits de l'enfant et la Stratégie nationale pour la protection des droits de l'enfant. D'une durée de trois ans, l'opération vise, selon lui, la mobilisation de tous les acteurs concernés par la problématique des droits de l'enfant dans la wilaya d'Alger en tant que wilaya pilote. Elle vise également la sensibilisation de toutes les parties prenantes, notamment les enfants et leurs familles sur les droits de l'enfant et la nécessité de les respecter et la dénonciation de tout dépassement et de toute violation de ces droits. Abderahmane Arar a souligné dans sa plaidoirie que les objectifs principaux de cette campagne se résument en la promotion de la culture des droits de l'enfant ainsi que la contribution à l'amélioration des droits de l'enfant en Algérie. Pour les résultats, l'intervenant a indiqué que depuis le lancement de l'opération, les violations des droits de l'enfant sont mieux dénoncées et le partenariat avec les pouvoirs publics en la matière est plus renforcé. Après la présentation du rapport du Réseau Nada, le président de cette ONG a étalé les propositions et recommandations du réseau pour l'amélioration de la situation. Il s'agit, notamment de l'accélération de la procédure de l'adoption du Code de la protection de l'enfance qui mettra à jour toutes les lois déjà existantes. Il est aussi question, selon lui, de permettre aux enfants d'exercer pleinement leurs droits. De son côté, la représentante du gouvernement Nouara Djaâffar, qui n'a pas tari d'éloges à l'égard du réseau Nada, a indiqué qu'il est nécessaire de s'intéresser tout d'abord aux problèmes, à l'intérieur, de la cellule familiale. Pour elle, il n'est pas facile de trouver des solutions et même d'en parler en raison des tabous qui entourent le sujet.