La polémique enfle entre l'APC de Constantine et la SDE (société de distribution d'électricité et de gaz de l'est). La commune réagit contre la décision de coupure de courant des bureaux de la mairie la semaine dernière et ce durant trois jours. En effet, pour défaut de payement de créances de 5 milliards de centimes des quatre derniers mois et une fois le délais du 5 juin passé, la SDE, après avoir adressé un préavis, a suspendu la fourniture d'électricité à la commune. Plusieurs bureaux et départements ont été plongés dans le noir. Lors de la session extraordinaire tenue jeudi, les élus ainsi que le P/APC ont fustigé l'attitude de la SDE jugée « scandaleuse et irrationnelle, un mépris à l'endroit d'un symbole de la république ». Ainsi, le SG, preuves à l'appui, a exposé dans un data-show tous les documents prouvant que l'APC s'est bel et bien acquittée de ses créances. Il expliquera également que le trésorier de l'APC qui dépend du ministère des Finances et non pas de l'Intérieur, a ouvert un chantier de virement le 3 juin mais la somme de 5 milliards n'a pas été encaissée par la SDE dans les délais. Les agents de Sonelgaz se sont alors présentés au trésorier non pas pour s'enquérir de la situation mais « pour couper le courant ». Les élus ont alors exigé que l'affaire soit portée en justice. Un avis que partage le P/APC, Adbelhamid Chibane qui a lui-même vu son bureau plongé dans le noir. Il a jugé la décision de la SDE de méprisante d'autant que « les APC d'Alger qui ont des dettes de 100 milliards n'ont pas été sanctionnées par des coupures de courant par Sonelgaz » « Ce qui arrive est désolant », a lancé- M. Chibane. Le P/APC voit dans ce geste une vengeance de la part de la SDE et « une manœuvre politique » destinée à déstabiliser son APC. Il profitera de l'occasion pour signaler ensuite que le montant de 5 milliards n'est pas justifié en raison de la différence entre le devis préalable et la facture définitive. Côté SDE, son directeur a précisé lors d'une conférence de presse tenue lundi dernier, que la procédure « est la même pour tout le monde » signalant tout de même que les édifices publics sont avertis et que seuls les hôpitaux ou les administrations sensibles ne sont pas concernés par les coupures de courant. Quoi qui l'en soit, M. Chibane envisage de saisir le ministère de l'Intérieur ainsi que la direction générale de Sonelgaz, et prévoit de porter l'affaire devant les tribunaux essentiellement pour « coupure ayant entrainé un manque à gagner, paralysie de plusieurs services et désagréments aux citoyens ».