Les riverains peuvent profiter d'un transport propre, rapide et aux « technologies innovantes ». Dans les guichets, des guides de sécurité sont distribués aux passagers. Ces derniers ont été nombreux à tester, hier, le tramway. « Je fais un aller-retour du lieu de travail à mon domicile, pour connaître le temps que prendra le trajet », dit Mehdi. De Bab Ezzouar à la Grande-Poste, le passager met 50 minutes entre métro et tramway. Saliha, qui rend visite à sa mère malade deux fois par semaine, trouve le déplacement en tram « très confortable, rapide et sécurisé. Je n'ai plus besoin d'attendre que mon époux rentre du travail pour m'accompagner, je prends le tramway avec mes deux filles sans m'inquiéter de l'heure ». Le temps étant un facteur important de la vie moderne, Mehdi s'interroge sur « le temps que cela prendra les jours de semaine ». Les points de croisement entre la ligne du tramway et la route affecteraient probablement la fluidité de la circulation. Avec l'ouverture du nouveau tronçon, le tramway offre certainement plus d'avantages et de confort aux usagers que n'importe quel autre moyen de transport en couvrant une plus grande zone géographique. Un seul inconvénient jusque-là : le prix. « Les prix ne sont pas du tout compétitifs, cela ne m'étonnerait pas si les gens continueront à prendre le bus », dit Sid-Ali, un enseignant à Alger et résidant à Bordj El Kiffan. La question des prix ne laisse pas les passagers indifférents. « Le tramway et le métro nous avantagent bien, mais nous ne sommes pas prêts à mettre notre budget pour un abonnement de transport », disent des travailleurs. « Pour un mois d'abonnement, la somme n'est pas négligeable sachant qu'un couple qui travaille doit débourser environ 8000 DA par mois entre métro et tramway », prévoient-ils. Le principe des sections intrigue aussi les passagers, faut-il payer pour 2 sections si notre trajet s'avère court, mais entre une zone A et une Zone B ? Un receveur à la cité Rabia explique que « l'on compte une section à partir de 10 arrêts, le prix augmente de 20 DA à chaque section ». Pour trouver une solution au problème des tarifs, soutenu à 5% par l'Etat, des formules d'abonnement sont proposées pour le métro et le tramway qui reviennent à environ 5000 DA par mois. Tassaadit, enseignante de français, dit n'avoir pas pris le bus depuis que le métro a été ouvert au public. « Savoir que le tramway peut m'éviter le bus jusqu'à Bordj El Kiffan est un véritable soulagement. Toutefois, les tarifs de l'abonnement restent excessivement chers », dit-elle. En attendant un abonnement jumelant métro et tramway, les habitants d'Alger paieront quotidiennement 200 DA.