Les deux plages de Bab El-Oued et la piscine El-Kettani grouillent de monde en ce début d'été. Si le ciel est nuageux et le soleil timide, la chaleur quant à elle est suffocante. Dans ces lieux, les enfants sont rois. Ils sont nombreux à barboter dans l'eau ou à faire de petits plongeons sur le dos des adultes. « L'eau est bonne », « c'est rafraîchissant », « c'est notre seul exutoire en attendant les résultats du BEM », disent en chœur les ados et les bambins. En somme, les deux plages et la piscine ont accueilli à bras ouverts ce grand monde aussi gai qu'insouciant. Mères et pères de famille, mamies et pépés, jeunes filles, adolescentes et adolescents accompagnant la marmaille qui piaffe d'impatience. Certains habitent en face. D'autres sur les hauteurs. Tôt le matin, maillot et parasol dans une main, eau dans les bouteilles en plastique ou dans les thermos spécial plage, fruits et sandwichs dans l'autre main pour passer la journée au bord de l'eau, fuir la moiteur et profiter de l'iode. Pour Mohamed surveillant de baignade, sifflet à la main, « Le pic est attendu le week-end ». Aujourd'hui, bien que la mer soit plus ou moins houleuse et le drapeau vert qui flotte au gré des vents, le public est nombreux à fréquenter les deux plages d'El-Kettani et R'Mila. Cette dernière a été aménagée récemment par les services techniques de la wilaya au grand bonheur des riverains. « Une esplanade pour admirer l'horizon lointain, des bancs pour se prélasser et humer l'air frais ne sont pas de trop pour ne pas tourner le dos à la grande bleue », dira une résidente à Chevalley. Cette mère de famille est une habituée de la plage R'Mila. Elle se souvient même de cette plage qui était juste un endroit pour toiletter les chevaux dans les années cinquante. Toute petite, dira-t-elle, j'admirais les pur- sang qui ne se faisaient pas prier et se soumettaient docilement aux ordres des garçons d'écurie. A côté, c'est la plage d'El-Kettani, avec du sable fin à perte de vue. Plus loin, les rochers accueillent les pêcheurs. Ils sont nombreux à taquiner qui une dorade, qui un gros yeux. La concurrence est rude, c'est à qui le premier de remplir son petit couffin pour le dîner. Plus haut, trônent les deux bassins dont le plus spacieux est fermé. Selon la chargée de communication, il y a un manque de surveillants de baignade diplômés. Mais ce problème va être réglé dans les jours prochains. « Nous avons ouvert depuis deux jours seulement », affirmera-t-elle. Pour le moment, seulement trois d'entre eux assurent la sécurité des baigneurs, notamment les enfants âgés de 10 ans et non accompagnés. Ces derniers sont nombreux. Ils plongent, ressortent de l'eau, replongent une deuxième fois, une troisième fois comme pour chasser un mal profond. Djamel que nous avons approché, passe la journée au bord de la piscine car ses parents savent que l'endroit est sécurisé. Pour accéder à la piscine, il faut débourser la modique somme de 30 dinars par personne. « C'est un tarif étudié pour les habitants des quartiers populaires et l'on s'attend à un pic de 800 tickets pour la journée du vendredi ou celle de samedi », indiquera la chargée de communication. Concernant l'eau des bassins, elle est changée quotidiennement y compris le contrôle régulier effectué par l'Agence de protection de l'environnement. Quoi de mieux pour passer une journée au bord de l'eau pour ensuite rebrousser chemin à pied, et retrouver le cocon familial qui se trouve à deux pas.