Hormis deux ou trois piscines open air gagnées sur le littoral algérois, qui datent de l'époque coloniale, aucune commune de la wilaya d'Alger ayant les pieds dans l'eau n'a jugé bon d'inscrire un tel projet sur un site balnéaire. Un type d'infrastructures qui, pourtant, devait revenir moins cher et résorber le grand rush des estivants, surtout que nos sites balnéaires ont peine à se défaire de la pollution que génèrent et les déchets solides et les eaux usées des foyers. Si l'on excepte celles qui relèvent des hôtels et autres structures sportives, les 18 communes longeant le littoral de la wilaya d'Alger n'ont pas jugé utile d'intégrer dans leur plan de développement communal des piscines au bord de la mer. Si la piscine de l'ex-club Ridja est réservée à une tranche sélective, celle d'El Kettani n'ouvre ses portes au public que l'espace de la saison estivale, le reste de l'année, elle est inopérationnelle. Fonctionnelle pour cette saison depuis le 1er juin, la piscine El Kettani qui relève de la direction de la jeunesse et des sports de wilaya, dispose de trois bassins et d'une cafétéria, d'une infirmerie, de douches et vestiaires qui drainent la grande foule. Une piscine qui reçoit une moyenne de 800 personnes par jour, nous dit le directeur de la structure, Karim Benhalla. « Avec la mise en place du Plan Azur qui se traduit par la présence d'une police de proximité pour la protection de l'environnement et la sécurisation des sites balnéaires et lieux de loisirs, on enregistre une grande affluence comme chaque saison, notamment les familles pour lesquelles nous sommes disposés à réserver un cadre agréable au sein de notre structure », rassure notre interlocuteur qui tient à conférer une autre image de la piscine qui se résume, selon lui à « offrir des moments d'évasion aux petites gens à un prix presque symbolique ». En effet, le prix affiché pour l'accès à la piscine défie toute concurrence. Il ne dépasse pas 30 DA par personne et 1000 DA/ mois pour les familles qui choisissent l'option carte, et ce, pour une plage horaire allant de 10h à 18h. Un tarif très abordable par rapport à celui pratiqué dans certaines piscines privées comme Kiffan Club qui affiche un prix de 700 DA/jour, nous dit-il. Ainsi, les enfants de cette localité de Bab El-Oued et des quartiers alentour peuvent s'offrir des moments de farniente et décompresser, l'espace d'une journée dans ces bassins dont l'eau de mer est renouvelée et contrôlée régulièrement par les services compétents, explique-t-il. Côté sécurité, « la réglementation est stricte dans ce lieu », tient à rassurer le responsable de la structure, principalement envers ceux qui s'aventurent à créer des incidents ou déroger aux règles de bienséance. « Notre souci est de conforter le sentiment de quiétude chez les estivants et leur offrir de meilleures commodités, surtout pour les familles auxquelles est réservé un endroit propre et sécurisé », renchérit-il. La Protection civile qui élit ses quartiers dans la plage El Kettani n'est pas en reste, elle a un œil rivé sur cette infrastructure protégée par un enrochement convoité par les pêcheurs à la ligne. « Depuis début juin, nous avons effectué une trentaine d'interventions à des degrés divers sur les plages El Kettani et R'mila, deux sites plus ou moins réaménagés et nettoyés lors de l'opération ‘‘Eboueurs de la mer'' effectuée le 1er juin. Dans ces plages mitoyennes qui grouillent de monde – grâce à la station de refoulement des eaux usées qui autorise la baignade –, on ne dénombre pas de cas de décès hormis un seul cas, un jeune épileptique qui a rendu l'âme, dernièrement à la piscine El Kettani », précise un des éléments de la Protection civile. Quant au volet animation, censé meubler les soirées comme lors des dernières années, il est prévu en accord avec la Chaîne El Bahdja des concerts de chaâbi prochainement. Des soirées qui se prolongeront, à l'occasion du mois de Ramadhan. Lors du mois sacré, les bassins de la piscine seront également fonctionnels pour accueillir les enfants. « Nous avons décidé de ne pas léser les gosses qui pourront, éventuellement, profiter chaque jour jusqu'à 19h », conclut-il.