L'organisation tente d'attirer pour la énième fois l'attention des pouvoirs publics sur l'imminence d'un mouvement de protestation qui risquerait de pénaliser tant les transporteurs que les usagers à l'échelle nationale. A l'exemple du calvaire qu'a vécu pendant plusieurs jours jusqu'à mercredi dernier, la population des wilayas de Bejaia, Sétif et M'sila. Le débrayage a été gelé à la faveur de l'intervention du président de l'ONTA, Hocine Bouraba. Il estime que l'indifférence de la tutelle ne fait qu'exacerber la colère au sein de la corporation. « La protestation gagne du terrain, mais nous usons de tous les moyens pour éviter le recours à la grève dans un secteur qui assure le transport de 12 millions de voyageurs par jour à travers le territoire national. La balle est dans le camp du ministère », a souligné Bouraba, mesurant à l'occasion les retombées d'une telle décision. Il juge le moment opportun pour mettre un terme à l'anarchie qui règne dans le secteur. La révision de la tarification est une urgence dès lors qu'elle est parfois fixée de manière confuse. « Les textes de loi n'ont pas été revus depuis 1996 », a regretté Bouraba, estimant que le moment est venu pour adapter le secteur aux attentes de ses usagers. Les transporteurs réclament un tarif de 2,60 DA le kilomètre, mais se disent prêts à accepter 2 dinars. L'essentiel est de rompre avec l'actuelle tarification et parvenir à un mécanisme pouvant réduire les charges des transporteurs qui ne gagnent que 10 dinars pour une ligne de 11 kilomètres. A cela s'ajoutent les charges qui s'élèvent à 2500 DA par jour et la location de l'espace au niveau de l'agence à raison de 5 500 DA le mois ainsi que les dépenses pour l'entretien. Le président de l'ONTA cite, à titre d'exemple, le montant que chaque transporteur du secteur privé a, à débourser, chaque mois, pour faire la vidange à raison de 8 000 DA. Les transporteurs du secteur privé insistent sur la mise en place de la CNTT (Commission nationale du transport terrestre). Ils revendiquent l'élaboration d'un plan national de transport, lequel organiserait l'activité et réglerait le problème d'attribution des lignes. Car, faut-il le reconnaître, l'attribution des lignes se fait selon le choix du transporteur alors qu'elle devrait l'être en fonction de la densité du tronçon et des besoins des usagers. Selon Bouraba, le programme d'attribution devait être appliqué depuis l'année 2004. « Malheureusement, il ne l'a pas été. Cela a donné lieu à la saturation de certaines lignes alors que d'autres restent quasiment vides », tient-il à souligner.