La grève à laquelle a appelé l'Union nationale des transporteurs algériens (UNTA) n'a pas été largement suivie. Elle a plutôt créé une anarchie et une perturbation sur plusieurs lignes urbaines. L'Union nationale des transporteurs algériens (UNTA) et l'Organisation nationale des transporteurs algériens (Onta) ont trébuché sur des différends, ce qui les a complètement désunies. L'UNTA a donc fait cavalier seul, causant toutefois des perturbations notables sur certaines lignes stratégiques, entre autres celle desservant Tafourah-Staouéli et Tafourah-Aïn Benian, et ce depuis le 19 février dernier. Le débrayage observé par les transporteurs ayant fait l'objet de retrait de permis, après avoir opéré une augmentation des tarifs de place de 5 dinars, relayés par leurs confrères en guise de solidarité, vient renforcer cette perturbation. En tout, quatre lignes sont toujours paralysées. Il s'agit de celles reliant Ben Aknoun-Chéraga, Chéraga- Ben Aknoun, Birkhadem-Douira, Douira-Shaoula. Les syndicats autonomes des transporteurs sont déterminés à faire valoir «leurs droits» mais chacun s'engage sur sa propre stratégie. L'UNTA poursuit son mouvement de contestation pour exiger une revalorisation des tarifs de place, alors que l'Onta appelle au dialogue. M. Zeidi Derbah, représentant de la Commission nationale des transporteurs, a déclaré, pour sa part, au Temps d'Algérie, que, «malgré les pourparlers entamés avec la tutelle mais qui n'ont pas encore abouti, nous restons ouvert au dialogue afin de trouver des solutions aux revendications soulevées par la corporation, particulièrement concernant la revalorisation des tarifs de place. «Tout a augmenté, les pièces de rechange, l'huile et les charges. Or, les tarifs de place sont maintenus depuis 1994», indique notre interlocuteur, lequel affirme que «30% des transporteurs ont gelé leur activité en raison du manque à gagner». Les dernières négociations remontent au 9 mars 2011, mais aucune suite n'a été enregistrée. M. Fathi, secrétaire à l'Onta, a ajouté de son côté que l'anarchie totale règne dans le secteur en raison de l'absence d'un plan national de transport. Il souligne que le programme Ansej a transformé les «chômeurs en personnes endettées». Il y a quelques jours, le président de la Fédération nationale des transporteurs privés (FNTP), Abdelkader Boucherit, nous a exprimé sa colère contre le rythme effréné dans l'attribution de nouvelles autorisations d'exploitation de lignes. Il avait estimé que l'octroi de nouvelles autorisations se fait sans que les directions de wilaya prennent en considération les besoins réels exprimés. L'Onta se plaint de la gestion de la Transub En plus des faibles rendements des transporteurs, l'Onta se plaint de la mauvaise gestion de la Transub. Cette entreprise privée impose, selon l'Organisation, «des conditions contraignantes». Il s'agit, entre autres, du paiement des droits d'accès au quai, estimés entre 4000 et 6000 DA, alors que l'activité n'est pas rentable et la plupart des transporteurs contraints de changer de métier. Selon les syndicats des transporteurs, plus de 1500 promoteurs ayant bénéficié d'un crédit dans le cadre de la Cnac ou l'Ansej ont gelé leur activité de 2009 à 2011, tandis que près de 11 000 autres promoteurs ont décidé de se passer des services de leurs chauffeurs, assurant le travail eux-mêmes. M. Fathi a rappelé que l'Etusa, pourtant subventionnée par l'Etat, se déclare annuellement déficitaire. Plusieurs correspondances, a-t-il fait savoir, ont été adressées à la direction des transports et à la tutelle afin que la gestion des quais se fasse par l'Entreprise publique de gestion de station transport urbain (EGSTU) au lieu de la Transub.