La tension est montée d'un cran, ces derniers, jours entre la Syrie et la Turquie, dans l'affaire de l'avion de chasse abattu, vendredi, par l'armée syrienne. Après avoir accusé, dimanche, son ancien allié d'avoir sciemment visé l'avion de combat qui « survolait l'espace aérien international et non pas l'espace syrien » le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a déclaré que son pays a saisi l'Otan (dont la Turquie est membre) pour une réunion urgente, aujourd'hui, à Bruxelles. Le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan invoque l'article 4 du traité fondateur de l'Alliance atlantique qui prévoit « que tout pays membre de l'Otan peut porter une question à l'attention du Conseil et en débattre avec les alliés lorsqu'il estime que son intégrité territoriale, son indépendance politique ou sa sécurité est menacée ». Mais l'entrée en scène de l'Otan, ne signifie pas le recours systématique à la force. « L'option militaire n'est pas d'actualité pour riposter (...) la Turquie agira avec retenue, mais détermination », tempère M. Davutoglu, non sans avertir, Damas contre la « mise à l'épreuve les capacités militaires de la Turquie ». Devant les « menaces » turques, le gouvernement syrien n'entend pas se laisser faire. Il crie à la violation de sa souveraineté. « L'avion militaire turc a violé l'espace syrien, les défenses aériennes syriennes ont riposté et (l'appareil) s'est abîmé à l'intérieur des eaux territoriales syriennes. Ce qui s'est passé est une violation flagrante de la souveraineté syrienne », a riposté, hier, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Jihad Makdessi, lors d'une conférence de presse organisée, précise-t-il, pour « réfuter les mensonges » des responsables turcs. Damas a en outre, mis en garde l'Alliance atlantique contre une intervention militaire. « Si la réunion est pour calmer la situation (...), nous leur souhaitons bonne chance. Mais si l'objectif est une agression, nous leur disons que le territoire, l'espace aérien et les eaux syriens sont sacrés pour l'armée syrienne », a martelé M. Makdessi. La Chine a appelé, hier, les deux pays « à faire preuve de retenue et d'agir avec diplomatie pour éviter l'exacerbation des tensions ». Cette nouvelle crise entre les deux pays intervient alors que le président russe effectue une tournée au Moyen Orient (Israël, Territoires occupés et Jordanie) pour défendre la position de son pays par rapport aux crises qui secouent la région, la Syrie et l'Iran en tête.