La Turquie a réclamé dimanche une réunion de l'Otan au sujet de son avion abattu vendredi par la Syrie, dont le régime a encore perdu des soldats dans les violences aux bilans dépassant désormais régulièrement les 100 morts par jour. Après 116 morts samedi, la répression et les combats ont fait déjà au moins 34 victimes dimanche matin, dont 18 soldats tués pour la plupart dans des combats contre des rebelles à l'aube dans la province d'Alep (nord), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). De l'autre côté de la frontière, les autorités turques, qui avaient joué l'apaisement samedi, ont affirmé que l'avion de chasse turc abattu vendredi en Méditerranée volait alors dans l'espace aérien international, à 13 milles nautiques de la Syrie, pour une mission d'entraînement sans armes. Ankara a réclamé une réunion d'urgence de l'Otan, dans le cadre de l'article 4 du traité fondateur de l'alliance, qui permet des consultations "chaque fois que (...) l'intégrité territoriale, l'indépendance politique ou la sécurité de l'une des parties sera menacée". L'Alliance atlantique a confirmé que la réunion se tiendrait mardi. Les deux pilotes de l'avion étaient toujours portés disparus. S'exprimant à la télévision, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a prévenu dimanche Damas de ne pas défier militairement la Turquie. "Personne ne peut se permettre de mettre à l'épreuve les capacités (militaires) de la Turquie", a-t-il insisté. Les relations entre Ankara et Damas, deux alliées avant le début du mouvement de contestation contre Bachar al-Assad en mars 2011, sont très tendues. La Turquie a appelé au départ du président syrien et accueille sur son sol 32.500 réfugiés syriens ainsi que les soldats rebelles et l'opposition politique. Avant ces déclarations, le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères, Jihad Makdessi, a répété que l'avion turc avait été abattu "à l'intérieur de l'espace aérien syrien" et qu'il s'agissait "d'un incident et non d'une agression". "Nous avons exercé notre droit de défense. Il n'y a pas d'animosité entre nous et la Turquie, mais une tension politique", a-t-il ajouté, dans des propos publiés par le quotidien Al-Watan, proche du pouvoir.