FLN : REVISION DE LA CONSTITUTION D'ABORD Le FLN, parti majoritaire à l'APN a confirmé par la voix de Mohamed Djamai, président par intérim du groupe parlementaire, que sa formation a pour conviction que tous les textes réglementaires sont « évolutifs » et doivent subir des amendements en fonction des conjonctures. Il estime que le règlement intérieur de l'APN a été conçu dans une période donnée et, aujourd'hui, il est grand temps de le changer en tenant compte des mutations issues du pluralisme politique. Condition : il faut procéder à son amendement après la révision de la Constitution et ce, pour ne pas faire dans « le double emploi ». Il signale à cet effet que ce règlement a été appliqué durant quatre mandatures sans séquelles graves et il serait donc judicieux d'attendre quelques mois, une fois la nouvelle loi fondamentale du pays connue, pour entamer sa révision. Pour ce qui est des propositions du FLN dans ce sens, M. Djamai a fait savoir que son parti est favorable à une nouvelle appellation des commissions parlementaires, comme il souhaite augmenter leurs nombre en fonction des secteurs gouvernementaux. Pour lui, la formation, par exemple, doit avoir une commission propre à elle. Actuellement, de nombreux secteurs sont regroupés dans une seule commission. Ce qui les empêche de mener à bien leurs missions, note-t-il, en insistant sur le fait de proposer des amendements « objectifs », loin de « la politique politicienne ». A propos du questionnement du gouvernement, M. Djamai, ayant assumé, pendant sept ans, le poste de vice-président de l'APN, a expliqué que le retard accusé dans les réponses des ministres est dû au nombre important des questions orales soumises à l'exécutif. En outre, les députés souhaitent que leurs interventions soient diffusées en direct. Chose qui demeure impossible à réaliser, estime l'élu, en proposant la création d'une chaîne parlementaire, afin de mettre fin à ce genre de lacune. A propos de l'absentéisme des députés, le président par intérim du groupe parlementaire du FLN souligne qu'il faudrait que les présidents des groupes sensibilisent les députés sur ce sujet. Ce qui relève notamment « de la conscience professionnelle ». RND : « NE PAS FAIRE DANS LE SUR MESURE » Le parti du Premier ministre se montre plutôt vigilant par rapport à la question de l'amendement du règlement intérieur. Miloud Chorfi, président du groupe parlementaire du RND, a fait savoir que son parti ne s'oppose pas, mais signale-t-il, « il faut savoir que cette revendication est surtout l'émanation des députés n'ayant pas pu constituer des groupes parlementaires ». « Ces voix oublient que la majorité est détenue par le FLN et le RND et le dernier mot leur revient », précise-t-il. Et d'enchaîner : « Il ne faut surtout pas faire dans le sur-mesure ». Toutefois, il déclare que son parti œuvrera pour l'amélioration des prérogatives des députés, de façon à leur permettre de faire entendre leur voix. Côté commission, le RND s'est dit favorable à l'augmentation de leur nombre et la création d'une nouvelle commission pour les droits de l'Homme. AAV : POUR UNE COMMISSION DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION Naamane Laouar, président du groupe parlementaire de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) revient à la charge pour affirmer que la révision du règlement intérieur est une nécessité de l'heure. Il a mis l'accent, notamment sur les questions orales dont les réponses interviennent le plus souvent en retard, ce qui entrave, selon lui, le travail législatif. M. Naamane a également souhaité l'augmentation des nombres des commissions parlementaires, en proposant dans ce sillage la création d'une commission de lutte contre la corruption. PT : LE DROIT AU DEBAT GENERAL Le Parti des travailleurs, quant à lui, estime que le règlement intérieur est loin de répondre aux attentes des députés. M. Djelloul Djoudi, président du groupe parlementaire, a réclamé surtout l'amendement de l'article 61, selon lequel le bureau de l'assemblée est habilité à rejeter des propositions d'amendements. C'est un article « ambigu », selon Djoudi, car souvent « le bureau rejette des amendements sans raison valable ». M. Djoudi tient à préciser qu'il faut introduire dans ce texte le droit au débat général sur des questions d'actualités, en soulignant que la réponse aux questions orales prend parfois deux ans. Le PT propose également d'impliquer les citoyens dans le travail législatif, à travers des pétitions qu'ils peuvent soumettre à l'assemblée pour demander l'interpellation du gouvernement sur une quelconque question. Il suggère aussi de permettre aux députés de faire leurs interventions même en tamazight.