Le plan quinquennal comporte une dizaine d'axes stratégiques, dont la restructuration de l'entreprise en Groupe d'Air Algérie, la poursuite du développement de la fonction maintenance, le renforcement de la formation du personnel, la mise en place d'un centre de formation et l'amélioration des performances et la consolidation des parts de marché. Il s'agit, pour le PDG d'Air Algérie, Mohamed Salah Boultif, qui a animé, hier, une conférence de presse à l'issue de la conférence annuelle d'Air Algérie tenue au cercle national de l'Armée, « d'un plan Market-Lead » qui permettra à son Groupe d'être « maître » chez lui et ne pas laisser le terrain à d'autres compagnies, comme Qatar Airways et Turkish Airlines qui, selon lui, « ont fait beaucoup de mal à Air Algérie ». DES ALLIANCES POUR RENFORCER LE RESEAU C'est-à-dire avoir une part de marché vers l'international qui dépasse les 50% en 2012 et 54% en 2015, non pas uniquement vers la France mais vers toutes les destinations. A cela s'ajoutent la densification et la création de nouvelles lignes, la mise en place d'un système d'information global intégré au niveau de l'entreprise, l'amélioration des infrastructures du patrimoine immobilier, dont la construction - en cours - du nouveau siège d'Air Algérie et le centre de formation prévu à Rouiba et éventuellement des acquisitions de biens immobiliers même à l'étranger. Boultif a aussi fait savoir que sa compagnie œuvre à concrétiser une démarche d'alliances pour développer son réseau. Notons qu'actuellement il existe trois grandes alliances dont Sky Team, Star-Alliance et On World. Pour y adhérer, il faut répondre à un cahier de charges, exactement comme l'OMC. Ces dix axes vont se décliner en plan opérationnel d'un coût global de l'ordre de 60 milliards de dinars. L'application du nouveau programme de développement engendrera, en outre, une croissance du trafic de la compagnie de plus 8% sur l'international et 6% sur le réseau domestique, et une hausse du chiffre d'affaires de 8 % par an. Pour concrétiser ces objectifs, Air Algérie a décidé de créer prochainement à l'aéroport international Houari-Boumediene un hub pour se lancer dans le trafic de « sixième liberté » (trafic de transit), outre le trafic classique du « point-à-point » qu'elle effectue déjà. Air Algérie, qui avait réalisé un chiffre d'affaires de 56 milliards DA en 2011, ambitionne d'atteindre 58 milliards en 2012, a-t-il dit. DES VOLS VERS LE SUD UNIQUEMENT LE JOUR En réponse aux questions des journalistes, le PDG d'Air Algérie a annoncé qu'il va y avoir de nouvelles lignes vers l'Afrique et l'Europe. A titre d'exemple, il cite celles vers Casablanca, la Jordanie et Montréal dont les vols seront augmentés cette année à cinq par semaine et un vol quotidien l'année prochaine. Au plan interne, les vols vers les villes du sud ont été augmentés et seront effectués le jour seulement. Par ailleurs, M. Boultif a indiqué qu'il est prévu l'acquisition de trois avions dans le cadre du renouvellement de la flotte (Boeing 767), la rénovation de trois autres qui seront renforcés par l'acquisition de deux nouveaux avions. Le tout pour un coût global de 45 milliards de dinars. A propos de la ponctualité des vols, le conférencier a souligné que l'objectif qualité de 2012 est de l'ordre de 70%. En mai dernier, ce taux a atteint 75%. Comparé aux années précédentes, ce volet a connu une nette amélioration, selon lui. Boultif a nié toute suppression d'emplois, en raison du problème du sureffectif. Il a expliqué à cet effet que le conseil d'administration a décidé de geler les recrutements sauf pour ceux dûment justifiés, surtout dans la partie production. PAS DE PROMOTIONS TARIFAIRES DURANT L'ETE Boultif a fait savoir sur un autre registre que les promotions tarifaires se font en dehors des périodes de pointe, pas en été où la demande est croissante. Durant la période estivale, il n'y a que des réductions catégorielles qui sont aussi valables toute l'année. Pour le hadj, le même tarif a été maintenu 100.000 DA), sans compter les frais de séjour. Pour ce qui est des revendications du syndicat de l'entreprise, le PDG a signalé que le dialogue est toujours ouvert. L'entreprise a fait une évaluation de ses revendications et une solution sera trouvée, tout en « tenant compte de l'impact financier que cela peut induire ».