Un tableau peu reluisant des réalisations sociopolitiques depuis l'indépendance a été dressé par le mouvement El Islah, à l'occasion d'une rencontre avec ses militants de la wilaya d'Alger. Le SG du mouvement, Hamlaoui Akkouchi, qui a animé la rencontre, a estimé tout de go que « les objectifs tracés par la charte de novembre 1954 ne sont pas encore atteints ». Pour appuyer son constat, il cite le taux élevé du chômage, la prolifération de la criminalité et la corruption qui a tendance, dit-il, à se généraliser. Dans l'exercice politique, le mouvement El Islah observe que le peuple a toujours été tenu à l'écart. « Il n'est pas associé dans la gouvernance, ce qui creuse encore davantage le fossé entre les gouvernants et les gouvernés. La confiance n'existe pas entre les deux parties », a souligné M. Akkouchi en soutenant que « le changement tant attendu par le peuple, le 10 mai dernier, à l'occasion des législatives, n'a pas eu lieu ». Sur l'aspect social, il a relevé plusieurs indices négatifs : un SNMG « inférieur », un « faible » pouvoir d'achat des familles et une flambée des prix de différents produits. Le porte-parole du mouvement prévoit un mois de ramadhan difficile pour les ménages. Le conférencier soulève également le problème récurent du logement « qui a tendance à s'éterniser en dépit d'une situation financière aisée ». Evoquant le cinquantenaire de l'Indépendance, le chef de file d'El Islah a réitéré le maintien du projet de loi criminalisant le colonialisme, initié par le parti et soutenu par des universitaires, avocats et députés. « Nous sommes toujours décidés à faire passer ce texte », soutient-il. Invité à se prononcer sur les préparatifs du parti aux prochaines élections locales et l'éventuel recours aux listes communes dans le cadre de l'Alliance verte, M. Akouchi a précisé que la question n'est pas encore tranchée par le Madjliss Echoura.