Les membres du madjliss echoura (conseil national) du Mouvement de la société pour la paix (MSP) discutaient, hier à Alger, pour fixer le sort de l'Alliance de l'Algérie verte (AVV). Leurs interventions ont également porté sur les orientations à donner au mouvement. C'est au cours d'un débat houleux que la composante du conseil national du MSP a examiné les résultats des élections législatives du 10 mai 2012. Au moment où nous mettions sous presse, les membres du madjliss echoura échangeaient leurs appréciations. Selon Kamel Mida, chargé de communication du MSP, «rien n'a encore été décidé». Continuer à activer dans l'AVV ou pas, la réponse sera connue aujourd'hui lors d'un point de presse. Il faut dire que c'est toute la trajectoire du MSP qui pourrait changer. Au sein de l'ex-Hamas, deux tendances ont pris le dessus. Les résultats du dernier scrutin, rendus publics par le ministère de l'Intérieur et validés par le Conseil constitutionnel, sont à l'origine de divergences dans le parti du défunt Mahfoud Nahnah. En obtenant 48 sièges, alors qu'il en revendique une centaine, Bouguerra Soltani, qui, selon des sources, est démissionnaire, n'a pas tiré sur les autorités, même s'il considère que «les chiffres des élections sont inacceptables». Du côté de l'autre aile, plus contestataire et représentée par le vice-président Abderrezak Mokri, un discours d'opposition est véhiculé. Ce qui ne reflète pas l'image du MSP depuis que la haraka a décidé de participer à l'exécutif depuis les années 1990. Les deux tendances ne veulent pas diviser la base, indique un militant, rencontré au siège du parti. Toutefois, la branche des Frères musulmans en Algérie devra trancher sur plusieurs aspects avant la composition du futur gouvernement. Amar Ghoul, candidat aux législatives, est sortit victorieux dans la wilaya d'Alger en arrachant la première place devant le FLN. Pour l'heure, il a opté pour la discrétion. Depuis son triomphe, il n'apparaît plus. Veut-il prendre la température au sein de sa formation, pour pouvoir décider de son avenir ? Des spéculations, de part et d'autre, le désignent comme le futur Premier ministre. Mais le madjliss echoura du MSP, comme le souligne son président, Abderrahmane Saïdi, est le seul organe habilité, pour accepter ou pas la participation des membres du MSP dans un gouvernement. Par ailleurs, El Islah espère la continuité de l'Alliance de l'Algérie verte. Son secrétaire général, Hamlaoui Akouchi, a souhaité, hier au cours d'une conférence de presse, «former un front de l'opposition avec les partis qui le désirent», rapporte l'APS.