En prévision de la Coupe du monde, l'équipe nationale algérienne a eu à disputer deux matches de préparation face à l'Irlande et aux Emirat arabes unis. Pour Saâdane, il était question de tester les nouveaux joueurs, sans se soucier du résultat, mais aussi de façonner son équipe-type. Ainsi, après avoir joué les éliminatoires, pratiquement en 3-5-2, les Fennecs ont travaillé le 4-4-2. Un système où la défense, point fort des Verts, s'est révélée être la faille de l'équipe. Cela sans pour autant trouver des solutions offensives. Même s'il y a beaucoup de choses à dire sur les méthodes de travail de Saâdane et sur ses différents choix, il n'en demeure pas moins qu'il reste un technicien aux compétences requises. Il ne mérite toutefois pas ces qualificatifs de «incapable de gérer le groupe», «sans personnalité» ou de «technicien incompétent». Les observateurs ont souvent critiqué le système tactique frileux du sélectionneur national, pointant du doigt notamment la stérilité offensive et l'absence d'une animation travaillée. Cependant, on oublie une chose, Saâdane a souvent modifié ses plans tactiques en fonction des forces en présence dans son effectif. Après avoir essayé un système avec 4 défenseurs, le souci du sélectionneur est d'opter pour un schéma plus équilibré et plus percutant en avant. Récupérer un milieu offensif de plus à la place d'un défenseur pourrait résoudre pas mal de problèmes devant. Surtout dans la fluidité du jeu offensif. Favoriser le football à l'algérienne, avec le jeu en triangle, court et rapide. L'arrivée de Boudebouz a donné une nouvelle option dans le jeu des Fennecs. Un schéma à la fois prudent et offensif (4-2-3-1), c'est ce que le sélectionneur national cherche à atteindre. Le profil de joueurs à l'image de Ziani, Matmour et Boudebouz (ou Medjani) comme milieux offensifs, en plus de deux milieux récupérateurs solides, accrocheurs, techniques et athlétiques comme Lahcen et Yebda (ou Guedioura) constitue une belle option pour le coach. Toutefois, le casse-tête du staff technique est ailleurs, dans la mesure où il sera contraint de composer une défense à quatre, compacte et équilibrée. Surtout concernant le duo axial. Un Halliche-Antar a montré ses limites contre la Serbie. De même pour le duo Halliche-Belaïd face à l'Eire. Reste le duo Bouguerra-Antar. Car Halliche dans un axe à deux a montré beaucoup de défaillances. Ce dernier est efficace dans une défense axiale à trois où il assure la couverture et le ratissage des balles. Lui-même le dit souvent : «Je suis plus à l'aise lorsque j'évolue en libéro, comme cela a été le cas au NAHD. ». Très intelligeant dans la couverture depuis son jeune âge - j'étais son premier entraîneur pendant sept ans - il a développé une vision périphérique bien spécifique. Donc, la solution pourrait passer par le maintien de BouGuerra axial droit et Antar axial gauche. Le problème de couverture de Belhadj au couloir gauche sera réglé par l'arrivée de Lahcen. Le coach aura une solution de rechange de niveau avec Mesbah. Avec un système pareil, Ghazal n'aura plus d'excuses puisqu'il se positionnera en pointe et sera alimenté et soutenu par quatre à cinq joueurs. A savoir, les trois milieux offensifs et Belhadj, avec ses débordements, et éventuellement Yebda qui viendra en appui. Avec un tel dispositif, on aura toujours quatre joueurs en défense, en forme de T 3+1, qui assureront, en cas de contre, la couverture de tous les espaces laissés par leurs coéquipiers. Ce système avec un seul attaquant en pointe a été travaillé durant la coupe d'Afrique. L'application sans filet s'effectuera face aux Slovènes. Plusieurs incertitudes demeurent, notamment dans le poids du côté gauche, qui est un point faible depuis quelque temps. Belhadj perd quand même un rôle de défenseur en position de débordement permanent et se transforme en ailier gauche, poussant, ainsi, le milieu offensif gauche à jouer dans l'axe ou en position de deuxième attaquant. Par contre, e positionnement et le comportement de Ziani seront à surveiller. Habitué à porter le ballon en conduite, avec des espaces restreints, l'ancien Marseillais trouvera-t-il le bon sens de créativité et aura-t-il autant de liberté ? Ne marchera-t-il pas sur les plates bandes de Boudebouz ? Mais ce dernier ne devra également pas empiéter sur l'espace de Matmour. Toujours volontaire, ce dernier a toujours su tirer son épingle du jeu, lui qui avait joué arrière latéral droit. Dans ce système en 4-2-3-1, qui n'est pas une révolution puisque l'équipe nationale jouera toujours avec un seul et avant-centre, les Fennecs, avec l'effectif présent, semblent disposer de la tactique la plus optimale pour réaliser une Coupe du monde satisfaisante.