La Haute Cour constitutionnelle dont les juges ont été désignés par Hosni Moubarak a décidé mardi soir, de suspendre la décision de Mohamed Morsi de rétablir le Parlement. « Les jugements et l'ensemble des décisions de la Haute Cour constitutionnelle sont définitifs, ne peuvent faire l'objet d'un appel (...) et sont contraignants pour toutes les institutions de l'Etat » souligne t'elle dans un communiqué. En jeu, l'attribution du pouvoir législatif : pressé par la Confrérie des Frères musulmans dont il est issu, le président « souhaite » le rendre au Parlement. Le Conseil suprême des forces armées, qui est mis au défi, évite l'affrontement. Il s'en tient à l'amendement à la Constitution qui a fait de lui, après l'invalidation de ce... Parlement, le 14 juin dernier, le législateur jusqu'à l'élection d'une nouvelle Assemblée. « Nous sommes confiants que toutes les institutions de l'Etat respecteront tout ce qui est inclus dans les déclarations constitutionnelles » dit-il dans un communiqué, démentant ainsi la conclusion d'un quelconque marché avec la Confrérie des Frères musulmans comme l'en a accusé le mouvement du 6 avril. Même si les blindés qui gardaient l'Assemblée depuis son invalidation ont été retirés depuis. Mardi, à l'ouverture de session qui a duré quelques minutes, Saad al-Katatni, a annoncé que la Chambre basse qu'il préside a confié l'affaire de sa dissolution à la Cour de cassation où la logique présidentielle à ses adeptes. « Le décret présidentiel n'a pas violé le jugement. En tant que président, Morsi a pris une décision administrative pour annuler une autre décision administrative, celle du Conseil militaire » explique Ahmad Mekki, le vice-président de cette Cour. Beaucoup de juristes réfutent cet avis. « Ce décret équivaut à une parjure de la part du président qui a prêté serment devant la Cour constitutionnelle promettant de respecter la loi et la Constitution » estiment ces derniers, mettant en garde contre la « destruction de l'Etat de droit » et la « volonté » des Frères de contrôler tous les rouages de l'Etat. « Toute nouvelle législation sera jugée inconstitutionnelle » prévient Tareq Shebl, de la Haute Cour. La lutte pour le pouvoir, Morsi-militaires se jouera t'elle sur la voie des tribunaux ? Elle pourrait, selon certains analystes, faire dérailler le train de la transition.