Cette attaque, unique en son genre, fait suite au décès d'un jeune homme de 23 ans au CHU, hospitalisé au service des urgences médicales quelques instants auparavant. L'homme admis dans un état critique après une chute accidentelle de plus de 40 mètres dans un ravin donnant sur le Rhumel a rendu l'âme vers 1h du matin. Furieux après l'annonce de sa mort, ses proches et amis n'ont pas trouvé mieux que de s'en prendre au personnel médical coupable à leurs yeux de ce malheur ; les médecins et les infirmiers ont pourtant fait le nécessaire pour réanimer la victime pendant plus de quatre heures. Le manque flagrant d'agents de sécurité a permis aux assaillants de saccager et d'assiéger durant plus d'une demi-heure tout le bâtiment, certains médecins et infirmiers ont été agressés tandis que la plupart ont trouvé refuge à l'intérieur des blocs opératoires. L'arrivée des services de sécurité a néanmoins permis de rétablir l'ordre, mais aucune information n'a été divulguée concernant l'arrestation des individus impliqués dans cette agression. Une enquête policière a été ouverte suite à la plainte déposée par la direction du CHU. Au lendemain de ces graves incidents, le personnel médical du CHU était sous le choc, les condamnations fusaient de partout, le chef de service, le Pr Hassani, avait pour sa part déclaré que désormais il serait impossible de travailler dans de telles conditions. De leur côté, les médecins et infirmiers des autres services se sont montrés solidaires avec leurs collègues et ont exprimé leur indignation face à de tels actes ; ils exigent désormais le renforcement de la sécurité à l'intérieur du CHU ainsi que la présence régulière de patrouilles de la police, surtout la nuit. Des témoins de cette scène que nous avons contactés étaient tous unanimes à déclarer que « les jeunes au nombre d'une cinquantaine étaient tous sous l'effet de psychotropes » ; dès le transfert du jeune au CHU, le groupe qui accompagnait la victime fut rapidement rejoint par d'autres individus. « Ils étaient excités, avant même l'annonce du décès de leur ami ils s'en étaient pris à des agents de la sécurité et à d'autres visiteurs. Nous avons fait tout le nécessaire pour sauver ce jeune homme, mais il présentait plusieurs fractures et ses organes vitaux étaient sérieusement touchés », nous déclare une infirmière. Cette agression suscite en tout cas des interrogations sur la sécurité des personnes à l'intérieur du plus important hôpital de la région Est, d'autant plus que ce n'est pas la première fois qu'un tel incident arrive. Le directeur par intérim a annoncé, quant à lui, qu'une réunion de crise a été tenue pour prendre de nouvelles mesures, tout en rappelant que le CHU est dépourvu de moyens et de personnel pour assurer une sécurité permanente dans l'ensemble des services de la structure.