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Les urgences médicales prises d'assaut par des centaines de personnes L'annonce des décès dus à la grippe A crée un vent de panique au sein de la population
La fin de la semaine passée, les médecins et le personnel paramédical exerçant au sein des hôpitaux d'Alger ont été submergés par des centaines de personnes désirant se faire ausculter. L'insuffisance de masques a été dénoncée par la plupart des patients qui déplorent les retards accusés quant à la réception des masques mais surtout des vaccins. «Les journées de jeudi et vendredi n'ont pas été comme les autres», révèle l'un des agents de sécurité en faction à l'entrée des urgences médicales de l'hôpital de Béni Messous où étaient entassées quelques personnes attendant leur tour et dont la plupart portaient un mouchoir sur le visage. A l'intérieur, le préposé aux renseignements, qui portait un masque, montrait des signes de fatigue. En face, assis sur les bancs de la salle d'attente, des femmes, des enfants et d'autres personnes, tous âges confondus, laissaient apparaître des signes d'inquiétude. Dans le hall jouxtant le bureau du médecin, une grande file s'était constituée et certains s'échangeaient des avis sur leurs symptômes respectifs. «Très tôt dans la journée de jeudi après avoir pris connaissance des titres de la presse, des centaines de personnes se sont ruées vers le service», relate l'agent de sécurité qui ne cache pas sa hantise d'être contaminé suite aux nombreux contacts avec la foule et qui, sur un ton fataliste, nous lance : «s'il est écrit que je dois mourir de ce virus tant pis car j'aurais décédé en étant au service de mon prochain.» Cette noble réflexion, altruiste de surcroît, émise par cet agent n'est pas partagée par ses pairs qui, eux, préfèrent prendre les devants en mettant à profit leurs accointances dans le milieu des médecins. Népotisme oblige. «Je ne veux pas prendre de risque et bien que certains amis m'aient assuré que le mal de tête dont je souffre est dû au manque de sommeil, je veux en avoir le cœur net et ce n'est que le médecin qui peux me rassurer», confie une jeune femme assise sur un banc. La plupart des personnes qui ont assailli le service des urgences de Beni Messous sont reparties avec l'assurance de ne pas être contaminées, nous fait savoir un médecin qui a requis l'anonymat. Les citoyens dénoncent le manque de masques et de vaccins «Vous savez que la presse écrite est mise à l'index par des citoyens mais également par le personnel médical qui accuse cette dernière d'avoir provoqué une panique parmi la population de l'algérois en annonçant les décès et en exacerbant les foyers de tension qui naissaient.» Ce même médecin affirme que «cette pandémie a été très mal comprise par les citoyens et je ne comprends pas comment des gens atteints de toux sèche se sont présentés pour se faire examiner», et d'ajouter sur un ton ironique : «certaines personnes qui avaient des torticolis ont assimilé cela à des courbatures.» Il résuma la situation en indiquant que «la pandémie est bien réelle et il faut que l'état débourse de l'argent pour lancer une véritable campagne d'information et de sensibilisation au profit des citoyens et pas se résumer à leur demander de se laver les mains avec un savon alcoolisé, comme cela se fait». Au CHU Mustapha Pacha, même scénario. Aux alentours des familles attendaient leur tour. Un jeune hésitait. Ses yeux hagards laissaient paraître sa peur d'être contaminé par les nombreux malades à l'intérieur des urgences qui portaient des masques. «Vous pouvez aussi vous protéger à l'aide de votre tricot ou votre veston !», lui lança un vieil homme qui venait d'interpeller un infirmier pour lui demander un masque. «C'est là tout le problème», lui répondit cet infirmier qui ajouta : «le service connaît une insuffisance en matière de masques et la plupart des médecins portent des masques utilisés en chirurgie dans les blocs opératoires.» L'absence de masques était flagrante et a alimenté la plupart des conversations. «C'est dommage que le gouvernement n'ait pas réagi à temps pour doter les hôpitaux de masques», dit un vieil homme vêtu de blanc qui revient du hadj. «L'état a promis d'importer des millions de masques mais ces derniers tardent à arriver. il faut que le ministère de la santé agisse dans les plus brefs délais afin de minimiser la tension qui ne fait que grandir au sein de la population de l'Algérois mais également des autres villes d'Algérie qui sont également concernées par cette pandémie mortelle.» Cette constatation a été émise par beaucoup de personnes.