Les autorités maliennes sont en quête de voies et moyens pour résoudre la crise politique qui sévit dans le pays depuis quelques mois. En visite au Niger, le Premier ministre malien, Cheick Modibo Diarra, a souhaité l'ouverture très rapidement d'un dialogue au Mali avec ceux qui sont prêts à combattre terrorisme dans le nord du pays, contrôlé par les islamistes. « Nous sommes prêts à entamer le dialogue avec nos frères maliens se trouvent sur le terrain aux côtés ou opposés aux gens d'Aqmi » (Al-Qaïda au Maghreb islamique), a déclaré M. Diarra, à l'issue d'un entretien avec le chef de l'Etat nigérien Mahamadou Issoufou. Il a, à l'occasion, souhaité que ce dialogue puisse commencer très rapidement à même de permettre de combattre le terrorisme, qui non seulement a atteint le Mali, mais qui menace toute la sous-région. Le président de la transition au Mali, Dioncounda Traoré et le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, se sont déclarés favorables à la mise en place d'un gouvernement d'union nationale tel que décidé par la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). D'ailleurs, le ministre des Maliens de l'Extérieur et de l'Intégration africaine, Traoré Rokiatou Guikiné, avait affirmé, mardi à Paris, la disposition de l'exécutif de transition à une telle démarche. En attendant, selon certains responsables, l'armée malienne doit se renforcer pour qu'elle puisse s'occuper de sa mission d'assurer l'intégrité du territoire malien. Les autorités maliennes plaident pour la nécessité de mobiliser tous les voisins, l'Afrique et la communauté internationale pour venir les aider à regagner l'intégrité territoriale du pays. La Cédéao prépare l'envoi éventuel d'une force militaire pour aider l'armée malienne à reconquérir le Nord, une option prônée par Niamey qui poursuit cependant, des discussions avec des groupes armés sous l'égide de la médiation burkinabé. LE MALI SAISIRA LA CPI Parallèlement, le Mali s'apprête à saisir la semaine prochaine la Cour pénale internationale (CPI) pour atrocités commises par les groupes armés qui occupent, depuis trois mois, le Nord du pays. Des organisations internationales ont confirmé ces atrocités. C'est ce qu'a déclaré un haut responsable du ministère malien de la Justice. Le dossier est en phase de finalisation Des ONG locales et internationales, ainsi que des agences de l'ONU, ont dénoncé les graves exactions commises dans le nord du Mali par différents groupes armés, islamistes et rebelles touareg, tels que viols, meurtres, enrôlement d'enfants soldats, mais aussi destruction de sites religieux. C'est dans ce climat incertain, que le président des Etats-Unis, Barack Obama, a débloqué 10 millions de dollars pour venir en aide aux réfugiés et déplacés en raison du conflit dans le nord du Mali. Selon la présidence américaine, ces fonds d'urgence iront au Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). Près de 230 000 Maliens se sont réfugiés en Algérie, au Burkina Faso, en Mauritanie et au Niger, tandis que 155 000 autres ont été déplacés à l'intérieur de leur pays. Washington appelle toutes les parties à soutenir le rétablissement d'un gouvernement civil au Mali aussi vite que possible. Selon le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Tommy Vietor, le cabinet de politique étrangère du président Obama, a condamné avec force les attaques contre des civils dans le nord du Mali, ainsi que la destruction et le pillage de sites religieux, historiques et culturels à Tombouctou. Il a appelé les forces rebelles dans le nord du Mali à rompre tous leurs liens avec des groupes terroristes et à entamer des négociations politiques et toutes les parties en présence à faciliter l'accès humanitaire aux populations de la région.