Six chefs d'Etat ouest africains réunis à Ouagadougou ont réclamé samedi un "gouvernement d'union nationale" au Mali avant 31 juillet et demandé à la Cour pénale internationale (CPI) de poursuivre les criminels de guerre dans le nord du pays. Ils ont invité "les forces vives du Mali, y compris la classe politique et la société civile", à "procéder à des consultations et à formuler au président de la République par intérim des propositions en vue de la formation avant le 31 juillet 2012 d'un gouvernement d'union nationale chargé de la mise en oeuvre d'une feuille de route de sortie de crise", indique le communiqué publié au terme du sommet. Le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), et cinq autres chefs d'Etat (Côte d'Ivoire, Togo, Bénin, Niger, Nigeria) s'étaient réunis dans la capitale burkinabè avec des représentants des "forces vives" maliennes, mais en l'absence du président de transition Dioncounda Traoré et du Premier ministre Cheick Modibo Diarra. Ils ont appelé "la Cédéao à appuyer" le gouvernement de Bamako pour "organiser le retour au Mali" du président Traoré et "assurer sa protection et son intégrité physique", et réclamé des poursuites contre les auteurs de son agression. M. Compaoré et ses homologues ont aussi demandé à la CPI "de procéder aux investigations nécessaires à l'identification des auteurs de crimes de guerre et d'engager les poursuites nécessaires à leur encontre" dans le Nord malien, occupé depuis plus de trois mois par des groupes armés. Ils ont lancé "un appel pressant à toutes les parties prenantes à la crise malienne pour un arrêt complet des hostilités avant le début du mois de Ramadan", soit d'ici une quinzaine de jours. Ces chefs d'Etat membres du "groupe de contact" sur le Mali ont enfin "exhorté" Dioncounda Traoré "à adresser sans délai une requête à la Cédéao et aux Nations unies en vue du déploiement d'une force de la Cédéao pour soutenir l'armée malienne dans sa mission régalienne de défense du territoire national", une force évoquée depuis des semaines mais pour laquelle l'ONU n'a pas encore donné de mandat.