« El Bassisse », (lueur), est une création théâtrale réalisée par le théâtre régional d'Oum El Bouaghi, présentée dimanche dernier au théâtre national algérien Mahieddine Bachetarzi (TNA) dans le cadre de la 5e édition du festival national du théâtre professionnel (24 mai au 7 juin 2010), placée sous le thème «Algérie, l'éternelle». Réalisé cette année, ce spectacle tragique d'une durée d'une heure est interprété par sept comédiens, scindé en un seul tableau et dont le décor est imagée par des habits lacérés. Une métaphore qui renvoie à la facette interne de l'individu, les émotions. Un théâtre bien proche du réel. La trame de l'histoire gravite autour d'une situation dramatique, un tremblement de terre. Dans les patios, les cours des immeubles, la chaussée, des gens en pyjama ou en une tenue de ville se précipitent, s'agitent paniqués, après une secousse qui a plongé la ville dans l'obscurité totale. Quelques pleurs d'enfants apeurés, les gens prennent des nouvelles autour d'eux, incrédules d'être sains et saufs après une secousse si massive, qui avait fait trembler leur maison, tomber les cadres et les étagères, fissuré des murs… Plusieurs personnes y laissent leur vie. D'autres souffrent des séquelles indélébiles. D'autres encore essayent de s'en sortir. C'est le cas des six rescapés que l'on voit évoluer sur scène. La tension monte. Tout comme l'angoisse. La force de la touche artistique de Dine El Hanani Mohamed, metteur en scène de cette pièce, a fait exploser ses talents insoupçonnés qui se sont distingués par une maîtrise et une cohérence de jeu que lui seul peut apporter une rigueur et un investissement passionné. Affronter ses démons pour s'affranchir des barricades et des obstacles les plus puissants, tel est l'objectif que veut faire passer M. Dine El Hanani. Il dira « La seule constante semble être cette plongée dans les fins fonds de l'humain avec toutes ses faiblesses, dans une société emplie de diversité et dont la singularité demeure cette recherche de soi en l'autre. L'Homme doit changer ses gestes, ses attitudes, sa vision des choses car nous vivons en communauté ». Si ce spectacle n'est pas exempt de quelque réflexion sociologique, il semble tomber dans le pamphlet ou la dénonciation. Grâce à cette mise en scène, grâce à la mécanique parfaitement huilée de la caricature, ce metteur en scène tient à distance l'abattement, la violence, toute forme de révolte, et laisse agir les ressorts du théâtre. Vive et sémillante, Nouara Berah sert ici de contrepoint au jeu de Dine El Hanani, dont la voix mesurée dénote un plaisir certain des mots et de leur résonance. Porte ouverte sur le monde, notre monde fait d'imperfections. Ce spectacle s'invite à communiquer, à changer. Dine El Hanani Mohamed a déjà mis en scène un grand nombre de pièce théâtrale à l'exemple de « La malédiction », «La résurrection», «La flamme», «L'enfer». Actuellement, ce metteur en scène est en train de monter son 4e one man show dont le titre est « Foot Ghoul » qui sera prêt pour le mois de juillet. Il compte réaliser une tragédie intitulée « Roqia » prévue en septembre.