Le mois de Ramadhan est l'occasion propice pour le musulman de se rapprocher de plus en plus de son Créateur. Il profite de ce mois sacré pour multiplier « El Nawafil », les prières surérogatoires. Mais c'est aussi le mois des soirées conviviales et des « gassrate », car c'est après la rupture du jeûne que les familles sortent, se rendent visite ou se réunissent autour d'un thé qui les tient éveillés jusqu'au petit matin. Voilà pourquoi, de nos jours on active les réveils pour pouvoir se réveiller un moment avant l'aube, pour le S'hour. Le repas qui nous permet de tenir durant la journée, est aussi une sunna du Prophète Mohamed, que la paix et le salut soient sur lui. « Le réveil au S'hour était, jadis, beaucoup plus agréable avec le m'sahradji » regrette Zahia, aujourd'hui, 7 fois grand-mère et habitant la vieille ville de Tlemcen. « Quand on n'a pas le sommeil profond, on arrive à l'entendre s'approcher pas à pas », se souvient-elle, le sourire au coin des lèvres. Dans la tranquillité de la nuit, on l'entend traîner son Bechmaq (ses savates) sur les pavés du « Derb » (quartier) déserté, le M'sahradji réveillait les habitants pour le S'hour usant d'un petit tambourin. D'une voix douce et sereine, il récite des louanges les invitant à la prière du Fadjr après avoir mangé. Zahia raconte que « le Msahradji portait une tenue traditionnelle, il ramassait sur son chemin les présents symboliques que lui offraient les pères de famille en guise de remerciement ». Le métier de Msahradji que les Algériens ont découvert grâce aux séries de télévision syriennes, telles que « Bab El Hara », existerait encore aujourd'hui dans quelques régions de l'Ouest.