L'Algérie aura son lycée d'enseignement des mathématiques, premier du genre dans le monde arabe et en Afrique. Une initiative saluée par deux syndicats de l'éducation alors que le conseil des lycées d'Algérie y voit le danger de l'émergence d'une école à deux vitesses. L'établissement, situé à Kouba (est d'Alger), sera inauguré aujourd'hui par le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid. La structure éducative, dont l'ouverture est prévue pour la rentrée prochaine, semble fédérer les points de vue des différentes organisations syndicales du secteur de l'Education, majoritaires à encourager la démarche.Pour Meziane Meriane, porte-parole du Syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), il était temps de s'occuper de cette matière. « Nous sommes en retard dans le domaine des mathématiques, je dirais même en régression ». Plus explicite, il fera savoir que dans les années 1970, les élèves des lycées algériens prenaient part brillamment aux Olympiades des mathématiques. « Aujourd'hui, nous sommes pratiquement les derniers », estime-t-il. Durant la période des années noires, poursuit-il, « il y avait quatre lycées d'Etat techniques à Annaba, Constantine, Dellys et Alger, spécialisés dans l'enseignement des matières techniques, mais qui, malheureusement, ont disparu. Donc, nous ne pouvons que saluer et encourager le lancement d'un pareil établissement qui aura pour mission essentielle d'inciter les élèves à s'intéresser plus aux mathématiques. Reste maintenant qu'il faut réunir toutes les conditions humaines et matérielles en vue d'un enseignement de Le même point de vue est partagé par Messaoud Boudiba, le chargé de communication du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST). Celui-ci constate que « les élèves ont tendance à fuir les mathématiques. Ce n'est pas une simple vue de l'esprit puisqu'une étude récente atteste du constat ». « Ce genre de lycées est à soutenir, car il permettra l'émergence d'une élite à l'université. On aimerait voir d'autres établissements du même genre implantés dans différentes régions », espère-t-il. Un son de cloche différent se fait entendre, cependant, du côté du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) qui voit dans la procédure « l'apparition d'une école à deux vitesses », indique M. Achour Idir, son porte-parole. « La priorité devrait être donnée à la promotion de l'école publique qui donnera les mêmes avantages de réussite aux élèves », a-t-il soutenu. Le nouveau Lycée de 150 places pédagogiques, est destiné aux élèves des différentes régions ayant obtenu les meilleurs résultats à l'examen du BEM et les meilleures notes en mathématiques.