A cette heure tardive, des gendarmes sont présents. Ils font partie des 185 patrouilles relevant du groupement territorial d'Alger mobilisés H24 pour assurer la sécurité des personnes et des biens. « Nos services ont renforcé leur dispositif sécuritaire durant le ramadhan et ce, en parallèle avec le plan Delphine. Ce dispositif continuera d'activer jusqu'à la rentrée sociale », précise le Lieutenant colonel Salhi, chef d'état major du groupement territorial de la gendarmerie d'Alger dans un point de presse. Aussi des éléments sont déployés pour assurer la sécurité du citoyen, notamment sur les chemins menant aux mosquées, aux marchés et les stations de transport public. « On occupe le terrain de manière rationnelle et efficace, car on vise à sécuriser l'environnement du citoyen, qui est l'un de nos premiers objectifs », a-t-il ajouté. La descente des gendarmes a touché les complexes de Mazafran et Sidi Fredj. Les terrasses de café, magasins, artères et arrêts de bus grouillaient de monde. Les effectifs ont été également déployés au niveau des axes routiers, renforcés par des brigades cynophiles. Explication : « La consommation de la drogue connaît une hausse en ce mois sacré », souligne un officier de la gendarmerie. Il est 1 heure du matin au complexe touristique de Zéralda. Des familles, des jeunes et même des enfants se baladent à cette heure tardive. Les vendeurs du thé traditionnel à la menthe « sahraoui » avaient déjà réservé « leur place » dans ce lieu dès le premier jour du mois sacré. « Parfois, on reste jusqu'à l'heure du s'hour selon le nombre des clients », affirme un vendeur originaire de la wilaya d'Illizi. Il confie qu'il « gagne bien son pain ici ». Des gendarmes relevant des sections de sécurité et intervention (SSI) sont déployés partout dans le complexe. « On est rassuré par leur présence », déclare une vieille dame accompagnée de deux jeunes filles qui sont venues seules « prendre un peu d'air ». Des agents de sécurité en tenue, assurent aussi la sécurité du lieu et des soirées organisées à l'occasion du mois de ramadhan. Au programme, le chanteur Lounis Aït Menguellet qui animait la soirée devant une immense foule. Des vieilles, des jeunes hommes et filles dansaient dans une ambiance festive. Une sexagénaire s'est déplacée de Tizi-Ouzou pour assister à ce concert. « Je le fais chaque année », dit-elle. Staouéli. Les magasins de cette station balnéaire sont également ouverts à cette heure tardive. Le gérant d'un magasin d'habillement signale que cette année, les familles ont commencé les achats de l'Aïd très tôt par rapport aux années précédentes. « Habituellement à cette période, il faut attendre la fin de la deuxième semaine pour voir le rushmais, aujourd'hui, il y a une forte demande pour les vêtements d'enfants », observe-t-il. UN S'HOUR AU BORD DE LA MER La criminalité dans la wilaya de Tipasa a connu une baisse sensible, selon les rapports de la gendarmerie. Plusieurs descentes ont ciblé les foyers de la délinquance. « Cela nous a permis de démanteler 40 bandes criminelles durant le premier semestre de l'année en cours et l'arrestation de 126 personnes », indique le commandant du groupement territorial de la gendarmerie en précisant qu'un fichier sur les récidivistes et les délinquants a été mis en place « pour faire l'approche dans les enquêtes ». En effet, plusieurs repris de justice ont été interpellés grâce à ce fichier. Il s'agit entre autre des personnes qui ont bénéficié de la grâce présidentielle le 5 Juillet passé. « Ce sont des délinquants qui ne veulent pas se repentir », note l'officier supérieur. A Bou Ismail, Bouharoun et Koléa des descentes inopinées ont été menées ce samedi à partir de 22 h. Des unités d'intervention rapide, une section SSI, une brigade cynophile ont été mobilisées à l'occasion. « Ce dispositif est rassurant pour les citoyens et dissuasif pour les délinquants », a précisé le commandant du groupement territorial de la gendarmerie de Tipasa, le lieutenant-colonel Remmati. Le plan Delphine est maintenu même la nuit. Des patrouilles sont mobilisées y compris au niveau des plages. Au niveau de celle du Colonel Abbas, des personnes nageaient encore à minuit. Des familles venues de Blida, d'Alger et de Médéa, ont préféré passer leurs soirées sur la plage. « C'est calme et la sécurité du lieu et de la route nous encourage à venir surtout les week-ends », affirme ce père de famille venu de Birkhadem. Une famille originaire de Blida, préparait déjà la table du S'hour avec du thé. « C'est une occasion pour nouer des connaissances aussi », indique cette mère de famille. 3h 40. Sur le chemin de retour vers Alger la foule se fait moins dense. C'est l'heure où l'on range les chaises et où l'on compte sa recette dans les cafés et les restaurants. Une soirée s'achève. Bientôt, l'adhan d'El-Fedjr. Un encombrement au chemin de retour. Une autre journée de jeûne qui s'annonce. Pour les gendarmes aussi.