La khalwatiya est une pratique soufi, une voie « tariqa » parmi les nombreuses voies « toroq » adoptées par les soufis, chacun à sa manière, pour « atteindre la Vérité ». La Khalwatiya tire son nom du mot khalwa qui signifie retraite, et pour la tariqa khalwatiya, la retraite spirituelle du pratiquant en est le principe fondamental. En référence à la retraite spirituelle du prophète Mohamed (QSSSL), dans la grotte de Hira, et à la retraite du prophète Moïse sur le mont Sinaï. Le Khalwati, ou Khalwi doit se retirer dans une grotte ou alors dans une pièce fermée, pour pratiquer la prière, la méditation, le wird, c'est-à-dire la récitation du Coran et le dhikr qui est l'invocation des noms de Dieu. Cette retraite avec très peu de nourriture, est d'une durée illimitée avec un minimum de trois jours quand même. Après trente ans d'absence, il revient enfin chez lui. Il s'installe d'abord dans son village des Aït Smaïl, où il fonde une zaouïa. Il décide par la suite de s'installer à Alger pour y fonder une autre zaouïa. Il choisit de s'installer dans ce qui sera plus tard le quartier du Hamma, il fonde sa grande zaouïa qui rayonnera sur toute l'Algérie. Cette zaouïa, accueillant les pauvres, les orphelins et les étrangers, est aussi une université où de nombreuses sciences sont enseignées. Elle devient le lieu privilégié de la Khalwa de ceux qui viennent demander l'initiation. Le cheikh aura pour disciples Sidi Abderrahmane Bacha tarzi El Qosantini qui propagera la tariqa dans le Constantinois et dans tout l'est du pays, Sidi Ibn Azzouz El Bordji, Sidi Ameziane El Haddad, chef spirituel de la révolte des Mokrani, Sidi Ahmed Tidjani fondateur de la tariqa Tidjaniya et bien d'autres. Sa Tariqa Khalwatiya est devenu la Rahmaniya (ce qui donnera à la zaouïa Lalla Rahmaniya son nom), en référence à Abderrahmane, le nom de son père. C'est ainsi que Sidi M'hamed avait introduit la voie, la Tariqa Khalwatiya en Algérie. Il enseignera pendant environ 25 ans, jusqu'au jour où sentant sa santé décliner, il décide de rentrer chez lui, dans son village natal. C'est là-bas qu'il décède en 1793, à l'âge de 73 ans. Après sa mort un grave conflit éclata entre les rahmani d'Alger qui, voulant le voir enterré dans la grande zaouïa où lui est élevé aujourd'hui un mausolée (au cimetière de Sidi M'hamed à Alger), volèrent sa dépouille du cimetière des At-Smaïl, et les rahmani kabyles qui apprirent le vol. On décida de trancher ce conflit en ouvrant la tombe en Kabylie. Et la légende populaire affirme que l'on retrouva la dépouille telle qu'elle fut enterrée. Depuis Sidi M'hamed est surnommé Bou Qobrine - le saint aux deux tombeaux pour témoigner d'un de ses nombreux prodiges. La tariqa Rahmaniya continua à prospérer à travers le pays. De nombreuses zaouïas sont fondées ici et là.