Les scouts ont-ils une manière à eux de jeûner ? En tant que scout, je peux dire que j'accomplis mon jeûne de façon ordinaire en respect des valeurs disciplinaires de l'institution à laquelle j'appartiens. Durant le mois sacré, le repos n'est pas permis sachant que je suis obligé de gérer plus de 59 restaurants de la Rahma à l'échelle nationale. On offre également des tenues vestimentaires pour l'Aïd à plus de 3000 orphelins également, et dont la distribution commence à dès la deuxième semaine du mois sacré. On a aussi prévu un programme culturel pour les prisonniers mineurs dans les centres pénitentiaires. Personnellement, je quitte mon bureau vers 17h30 et avant de pointer chez ma mère qui habite tout près de chez moi, je fais un léger tour au marché de Bab Ezzouar pour acheter une zlabia « top niveau », dont le goût est spécial. Je ne suis pas du genre à m'immiscer dans les affaires de cuisine. Au f'tour, je peux dire que je ne suis pas un grand gourmand. J'exige seulement le pain fait maison que je savoure avec la chorba. Une fois rassasié, place aux programmes humoristiques dont le café de Mimoun, Hadj Lakhdar ou les caméras cachées. Je me dirige après vers la mosquée El Forkan pour accomplir les prières de Tarawih, en profitant rarement après, de quelques soirées auxquelles je suis invité par des associations. Nombre de voix se disent contre la distribution du couffin du Ramadhan. Qu'en pense M. Benbraham ? Tout ce que je peux dire c'est que je suis favorable à la pérennisation des aides fournies aux démunis. La pomme de discorde est dans la manière dont sont acheminés ces couffins. Ce qui implique de le faire dans la discrétion ou à domicile de préférence. Il serait préférable d'épargner aux nécessiteux de faire des chaînes interminables devant les sièges des communes, pour avoir cette aide symbolique. Seulement, j'estime qu'il faut faire perdurer cet élan de solidarité, en impliquant dans ce processus le mouvement associatif qui devra assumer à lui seul cette mission d'entraide mutuelle. Le but est de ne pas heurter les sensibilités. En tant qu'acteur de la société civile, j'appelle pour le redéploiement des associations, en vue de constituer un partenaire de l'Etat. Les démunis doivent de ce fait dépendre de ces associations et non pas de l'administration, qui souvent n'est pas habituée à développer des relations sociales. Ce qui permet aussi de distinguer les vrais impécunieux des faux. Mon plaidoyer s'articule autour du besoin d'accomplir des aides dans la transparence et la discipline la plus absolue. Pensez-vous que les Algériens accomplissent un jeûne irréprochable ? Je ne peux pas généraliser et dire que la majorité des citoyens méconnaissent les valeurs réelles du jeûne. Une chose est sûre, on constate un certain paradoxe entre les mosquées qui sont quasi pleines et certains comportements des commerçants, imposant des prix inimaginables dans cette période de piété. Le Ramadhan est un espace de spiritualité extrême, dont l'état d'esprit doit se répercuter sur les comportements. La solidarité doit commencer au sein de la famille ou avec les voisins. Je ne peux pas dire qu'on est loin du compte ou dresser un tableau des plus noirs sur la situation, mais je dois dire qu'on peut mieux faire en mettant seulement en application les valeurs dictées par notre précieuse religion.