Le commandant général des Scouts musulmans algériens (SMA), Noureddine Benbraham, est convaincu que la solidarité en Algérie tend à gagner du terrain et sur le plan humain et sur le plan matériel. Preuve en est : les restaurants de la Rahma poussent comme des champignons. Votre journée ramadhanesque est-elle ordinaire ? Oui, je jeûne comme tous les Algériens. Même si je me considère comme un homme engagé dans une cause noble, je dois dire que le Ramadhan m'apporte énormément de bonheur et de joie. Le premier jour de chaque mois sacré, ma petite famille a pour habitude de le passer chez les grands-parents où nous rejoignent de nombreux cousins et cousines. Durant les autres jours, je fais en sorte d'avoir en ligne de mire le devoir de satisfaire mon créateur qui a instauré ce pilier important de notre religion. Fréquentez-vous souvent les marchés ? Je dois vous dire que c'est ma femme qui fait le marché là ou j'habite à Bab Ezzouar. Je me contente de ramener le soir avant le f'tour des sucreries. Sur la table d'el iftar, le bourek doit y figurer, ensuite un autre plat de résistance. C'est les enfants qui décident des ingrédients avec lesquels doivent être fourrés les bourakate bien chaudes. Ils ont leur mot à dire. Après avoir assouvi ma faim et étanché ma soif, je me dirige directement vers la mosquée de ma cité pour accomplir les prières surérogatoires. Etes-vous un adepte des sorties nocturnes durant le mois sacré ? Je suis sorti en famille il y a trois jours pour acheter les vêtements de l'Aïd pour les enfants. Croyez-moi, un véritable calvaire. Ma fille et mes deux garçons sont exigeants, je dois le dire. «Il me faut cette couleur, cette marque, etc.» En plus de cela, à notre retour à la maison, les files interminables de voitures ont faussé tous nos calculs. Un fait saillant durant ce mois sacré, les gens s'adonnent davantage aux soirées animées et aux sorties nocturnes. En votre qualité de guide spirituel des Scouts algériens, avez-vous initié des actions de solidarité à l'égard des nécessiteux ? Oui, ça m'arrive de rompre le jeûne au niveau de l'un des restaurants de la Rahma. Avant-hier, j'ai marqué une halte à Bourouba. Je tiens à préciser que contrairement aux allégations des uns et des autres, ces restaurants de bénévolat par excellence offrent des repas copieux et qui répondent réellement aux attentes des passants et des démunis. De notre part, on veille à la distribution des couffins et plus précisément des marmites chaudes au niveau de certains bidonvilles et des quartiers réputés pauvres. A cela s'ajoute une autre opération de solidarité qu'on va lancer dans quelques jours concernant la distribution de 48.000 couffins à l'échelle nationale, soit 1.000 couffins par wilaya.