Le conflit syrien, de 17 mois, qui a fait plus de 20 000 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, serait-il en passe de se transformer, dixit Ban Ki-moon, en « une guerre par procuration » entre, d'une part la Russie, la Chine, l'Iran, le Hezbollah, qui soutiennent le régime et d'autre part, la Turquie, l'Arabie Saoudite, le Qatar et les Etats-Unis qui veulent la chute du clan Assad et ce, au détriment des intérêts de la population ? Ce texte non contraignant « condamne le recours accru aux armes lourdes par les autorités syriennes, notamment le pilonnage aveugle d'agglomérations à partir de chars et d'hélicoptère » et ne souffle mot sur les exécutions sommaires des membres du clan sunnite des « Berri » à Alep par les « rebelles » dont des étrangers. Il déplore aussi « que le Conseil de sécurité n'ait pu s'accorder sur des mesures qui obligeraient les autorités syriennes à respecter ses décisions ». Un constat fait déjà la veille par Kofi Annan pour « justifier » sa démission. L'ONU serait-elle en train de démontrer son incapacité à résoudre diplomatiquement le conflit syrien ? Le Conseil de sécurité qui est bloqué serait-il « contraint » de céder la main à l'OTAN ou une coalition internationale pour faire cesser « les actes de brutalité » qui « pourraient constituer des crimes contre l'humanité ou des crimes de guerre » selon le patron des Nations unies ? Sombre perspective pour Damas à l'instance suprême des Nations Unies où la France assure depuis mercredi la présidente tournante. La Russie et la Chine, qui ont qualifié cette résolution de « soutien flagrant à l'opposition armée », brandissent la menace d'un quatrième veto. « Cette résolution qui demande au gouvernement de faire rentrer ses troupes dans leurs casernes et une transition politique démocratique en Syrie sans exiger explicitement le départ de Bachar al-Assad, n'aura aucun effet » croit savoir Bachar Jaafar, l'ambassadeur syrien à New York. Le Conseil national syrien jubile. Abdel Basset Sayda, son président, estime que cette résolution confirme que le président Bachar al-Assad « a perdu toute légitimité ». Pour les analystes, cette résolution dite « saoudienne » et la « poussée » hors jeu de M. Annan « ouvrent les portes » pour une intervention militaire. Comme pour étayer cette thèse, Gérard Araud, le représentant permanent de la France à l'Onu, annonce que le mandat de la mission d'observation de l'Onu en Syrie ne sera pas renouvelé. Autre signe, l'armement et le financement des rebelles. Des voix s'élèvent, y compris en Occident, pour faire état de l'apparition d'Al Qaida sur le terrain.