L'un des principaux dirigeants de l'opposition en Syrie, Michel Kilo, a appelé lundi la Russie à contribuer à "la stabilisation de la situation" dans son pays, au cours de pourparlers à Moscou avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. "La Syrie est devenue l'arène d'un conflit international. En tant que représentants des forces démocratiques, nous considérons qu'il est dans l'intérêt de la Russie (de parvenir à) la stabilisation de la situation" en Syrie, a déclaré M. Kilo, figure emblématique de la lutte pour la démocratie dans son pays, selon des agences de presse russes. "Nous sommes partie prenante dans le dialogue national qui a commencé en 2001. Malheureusement, le régime ne répond pas à nos exigences", a ajouté Michel Kilo. S'exprimant par ailleurs sur les ondes de la radio la Voix de la Russie, cet opposant a estimé que Manaf Tlass, le général syrien proche du président Bachar al-Assad qui a récemment fait défection, pourrait être amené à jouer un rôle de premier plan dans son pays. "Le général Manaf Tlass convient tout à fait pour jouer un rôle-clé à l'avenir", a dit M. Kilo dans son entretien avec la radio, selon Interfax. "La Russie est l'un des rares pays, si ce n'est le seul, à travailler activement avec le gouvernement syrien et avec les diverses forces de l'opposition, s'efforçant de faire appliquer le plan de Kofi Annan", l'émissaire international pour la Syrie, a de son côté déclaré M. Lavrov, cité par l'agence Itar-Tass. "Nous comptons sur le fait que la rencontre d'aujourd'hui (avec Michel Kilo) sera un pas sur la voie de la mise en oeuvre des accords auxquels on est parvenu à Genève", le 30 juin, sur les principes d'une transition politique en Syrie proposée par Kofi Annan. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Grande-Bretagne) ainsi que la Turquie et des pays représentant la Ligue arabe s'étaient alors mis d'accord sur les principes d'une transition en Syrie, où la révolte contre le régime de Bachar al-Assad est devenue un conflit armé. Après la réunion, les membres du Groupe d'action sur la Syrie ont divergé sur l'interprétation de l'accord de Genève, les Etats-Unis estimant qu'il ouvrait la voie à l'ère "post-Assad", tandis que la Russie et la Chine, alliées du président al-Assad, réaffirmaient qu'il revenait aux Syriens de déterminer eux-mêmes leur avenir. Le nouveau chef du Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition syrienne à l'étranger, est pour sa part attendu mercredi dans la capitale russe, également pour des entretiens, après la conférence des Amis du peuple syrien de la semaine dernière à Paris, boycottée par la Russie et la Chine. Le Kurde Abdel Basset Sayda, qui a succédé début juin à Burhan Ghalioun à la tête du CNS, devrait à cette occasion être reçu au ministère russe des Affaires étrangères. La Russie, qui continue de livrer des armes au régime syrien, rejette toute solution "imposée" à la crise en Syrie