Le chef de l'opposition syrienne en exil a demandé aux pays "amis" d'armer les rebelles. Il a souligné que le président Bachar al-Assad devrait être jugé pour "des massacres" de Syriens tandis que l'armée régulière donnait, avant-hier, l'assaut à Alep, deuxième ville de Syrie. "Nous attendons des frères et amis un soutien à l'Armée syrienne de libération (ASL). Un soutien qualitatif car les rebelles combattent avec de veilles armes", a déclaré, hier, Abdel Basset Sayda, président du Conseil national syrien (CNS), principal groupe de l'opposition, lors d'une conférence de presse à Abou Dhabi. Il a déclaré qu'il rendait les pays "frères et les amis responsables" des massacres redoutés. L'opposition nécessite au moins 145 millions de dollars par mois pour assurer les besoins de base alors qu'elle n'a reçu que 15 millions de dollars ces derniers mois, a ajouté le chef du CNS.Il a remercié l'Arabie saoudite pour avoir réuni 72 millions de dollars lors d'une campagne de cinq jours pour la collecte d'une aide au peuple syrien. Pas d'amnistie M. Sayda a en outre exclu un règlement similaire à celui qui a été mis en œuvre au Yémen. Une amnistie avait été accordée au président yéménite Ali Abdallah Saleh après son départ du pouvoir au terme d'un an de soulèvement populaire. "L'exemple yéménite ne peut pas s'appliquer à la Syrie", a-t-il dit. "Des massacres sont commis. Nous croyons que Bachar al-Assad devrait être jugé. C'est un criminel et il ne devrait pas se voir accorder un refuge". Reprise des combats dans la ville d'Alep De violents combats ont repris, hier, à Alep. Les rebelles syriens retranchés dans plusieurs quartiers résistent à une offensive de l'armée. "Des explosions ont été entendues alors que l'aviation survolait" la deuxième ville de Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les combats avaient marqué une pause dans l'après-midi d'avant-hier, à Alep après l'assaut lancé à l'aube par l'armée qui a bombardé et mitraillé par hélicoptères des quartiers rebelles de cette métropole de 2,5 millions d'habitants, qui constitue un enjeu crucial pour les deux parties. Ce front a été ouvert le 20 juillet et l'assaut a été donné après l'arrivée des renforts militaires dans la ville. Inquiétude de Kofi Annan Dans un communiqué publié, avant-hier, à Genève, le médiateur international pour la Syrie Kofi Annan a exprimé son inquiétude au sujet de la "bataille imminente" à Alep. "Je suis inquiet des informations sur la concentration de troupes et d'armes lourdes autour d'Alep, en anticipation d'une bataille imminente dans la plus grande ville de Syrie", a-t-il déclaré. "L'escalade militaire à Alep et dans les environs démontre la nécessité pour la communauté internationale de se rassembler pour persuader les parties (en présence) que seule une transition politique, conduisant à un règlement politique, résoudra cette crise et apportera la paix au peuple syrien". Les rebelles à Alep seront " sans aucun doute vaincus ", estime Mouallem Le chef de la diplomatie syrienne Walid Moallem est arrivé, hier, en Iran, principal allié du régime de Bachar al-Assad confronté à une rébellion. M. Moallem, a été accueilli par son homologue iranien Ali Akbar Salehi, et a tenu une conférence de presse commune avec M. Salehi, durant laquelle, le diplomate syrien a affirmé que les rebelles syriens à Alep seront sans aucun doute vaincus ". "Toutes les forces anti-syriennes se sont rassemblées à Alep pour lutter contre le gouvernement et elles seront sans aucun doute vaincues par les forces armées syriennes", a déclaré M. Mouallem, ajoutant que le peuple syrien se bat aux côtés de l'armée contre les rebelles. L'Iran est le principal allié du régime Assad et accuse les pays occidentaux et arabes, notamment l'Arabie saoudite et le Qatar, de soutenir politiquement et militairement les rebelles syriens. Une importante délégation économique syrienne, dirigée par le vice Premier ministre Omar Ghalawanji, et comprenant cinq ministres, avait effectué cette semaine une visite en Iran. Lors de cette visite un accord avait été signé pour exporter de l'électricité par l'Iran vers la Syrie via l'Irak. Hollande appelle à une intervention rapide du Conseil de sécurité Le président français François Hollande a appelé, avant-hier, à une intervention rapide du Conseil de sécurité de l'ONU pour éviter de nouveaux massacres en Syrie alors que l'armée syrienne a lancé son offensive sur Alep. Le rôle des pays du Conseil de sécurité de l'ONU, c'est d'intervenir le plus rapidement possible, a déclaré à des journalistes M. Hollande en marge d'une visite à Monlezun, dans le Gers (sud-ouest de la France). Je m'adresse une fois encore à la Russie et à la Chine pour qu'elles prennent en considération que ce sera le chaos et la guerre civile si (le président syrien) Bachar al-Assad n'est pas à un moment empêché, a ajouté le chef de l'Etat. La Russie et la Chine, soutien de Damas sur la scène internationale, ont mis trois fois leur veto en moins d'un an à des résolutions de l'ONU sur la Syrie. Le président français a fait ces déclarations alors que les forces du régime de Bachar al-Assad ont lancé leur offensive pour tenter de déloger les rebelles d'Alep, enjeu crucial du conflit. Un déluge de feu s'est abattu sur la deuxième ville de Syrie, bombardée et mitraillée par des hélicoptères des forces du régime.