Les Syriens arrivés en Algérie pour fuir les violences dans leur pays n'auront probablement pas le statut de refugiés. C'est ce qu'à laissé entendre, hier, Maître Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l'homme (CNCPPDH). Pour l'instant, ces Syriens ont un statut de touriste avec un droit de séjour de 90 jours en Algérie. « Si une famille demande de rester pour se réfugier dans notre pays, je ne pense pas que l'Etat algérien lui refuserait cela. Mais je dirai que leur statut en Algérie sera beaucoup plus un statut de sinistrés que réfugiés, car ces Syriens n'ont aucune corrélation politique, ils ont fui la guerre dans leur pays », note-t-il. Pour le moment, « ils s'interrogent sur leur devenir après la fin légale de leur séjour en Algérie puisqu'ils sont venus en tant que touristes et dans ce cas là, la loi ne leur autorise qu'une durée de 90 jours », précise Lahcène Bouchakour, secrétaire général du Croissant-Rouge algérien (CRA). En attendant, la solidarité s'organise autour de ces réfugiés. Ainsi une vingtaine de familles syriennes ont été installées dans un centre d'accueil à Sidi Fredj. Des repas accompagnés de thé, de gâteaux et de chocolat pour les enfants ont été préparés à la demande des réfugiés. Mais ces familles refusent de rester dans la journée dans le centre qui offre pourtant toutes les commodités nécessaires ainsi que la sécurité. En fait, elles préfèrent rejoindre la capitale pour s'adonner à la mendicité. « Ce sont des ‘'Syriens tziganes'' qui sont connus pour vivre de mendicité. Les autorités algériennes doivent leur interdire de demander l'aumône, car il n'est pas question qu'ils profitent de la situation en Syrie pour mendier autour des mosquées et dans les placettes d'Alger. Cela ne veut pas dire qu'ils n'ont pas besoin d'aide eux aussi », explique le Dr Salem Abou Dhad, membre du secrétariat général du pôle national démocratique syrien. Cette situation ne facilite pas la tâche à la mission du Croissant rouge qui, dans le camp de Sidi Fredj, plus de 200 repas chauds par jour sont offerts, mais dont la moitié est jetée du fait que ces familles ne regagnent pas le centre au moment du F'tour. « Nous leur offrons tout ce dont elles ont besoin pour qu'elles se sentent à l'aise. Mais certaines préfèrent regagner la capitale pour mendier », souligne le SG du CRA.