Un attentat-suicide sanglant, commis dans la ville de Jaar (42 morts et 37 blessés) quelques jours seulement après une offensive lancée par l'armée a fait craindre un retour d'Al Qaïda dans les centres urbains du sud du Yémen où un déploiement des forces de sécurité se fait attendre. Nasser Abdallah Mansari, chef adjoint de l'administration locale de Jaar, faisant porter en partie aux autorités nationales la responsabilité de l'attentat, a affirmé s'attendre « à d'autres attaques spectaculaires d'Al Qaïda qui cherche à se venger des comités de résistance populaire » et à un regain de terrorisme « tant qu'il y aura un vide sécuritaire ». Le groupe extrémiste avait profité de l'affaiblissement du pouvoir central, à la faveur de l'insurrection populaire contre l'ancien président Ali Abdallah Saleh en 2011, pour renforcer son emprise dans l'est et le sud du Yémen, en se regroupant dans les provinces voisines d'Abyane où ils sont constamment pourchassés par les autorités. Les Etats-Unis ont mené ces derniers mois des raids extrêmement ciblés contre Al Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) dans le sud et l'est du Yémen.