Le personnel, médical et paramédical, de la polyclinique de Khemis El Khechna, wilaya de Boumerdes, a vécu, dans la nuit de dimanche à lundi, un incident dramatique suite à une attaque d'un groupe d'assaillants munis de sabres, d'armes blanches et de barres de fer, ce qui a engendré une grande panique chez les malades et le personnel. L'incursion a eu lieu lorsque un blessé a été admis aux urgences suite à une bagarre qui avait éclaté entre deux groupes peu avant le f'tour. En effet, l'un des deux groupes, n'ayant pas accepté la prise en charge du blessé par le personnel soignant, qui l'a, d'ailleurs, évacué par ambulance vers l'hôpital de Rouiba, faute de moyens nécessaires, a poursuivi la rixe au sein même de la structure sanitaire. Les antagonistes, dont le nombre frôle les 200 personnes, ont accouru de partout vers la polyclinique après le f'tour et une véritable bataille rangée a eu lieu, selon les dires des médecins, des infirmiers et de l'agent d'accueil présents sur place. Hier, les travailleurs, notamment le personnel soignant, étaient encore sous le choc. Le matériel et l'équipement médical ont été saccagés et la polyclinique était sens dessus-dessous. De taches de sang étaient visibles par terre dans l'enceinte de la polyclinique et à l'entrée. La porte de la chambre de garde du médecin a été cassée. hier matin, tous les travailleurs étaient blêmes ; ils avaient la mine défaite, la peur se lisait sur tous les visages surtout que le personnel soignant est constitué à 90% de femmes, selon le Dr Aklil. Ils n'ont eu leur salut que grâce à l'intervention des citoyens. Les travailleurs se disent « outrés ». « Ce n'est pas la première fois que nous sommes victimes d'agressions, nous sommes exposés à un manque de sécurité flagrant, nuit et jour. Nous avons à maintes reprises attiré l'attention de nos responsables sur ce problème mais rien n'a été fait jusqu'à présent » avoue une jeune femme médecin qui appréhende la garde qu'elle doit assurer à partir de ce soir. Les employés, notamment les médecins et le personnel paramédical, réclament le recrutement d'agents de sécurité pour pouvoir travailler en paix et dans la tranquillité. « L'agent d'accueil ne peut pas faire fonction d'agent de sécurité. En plus, il est chargé de surveiller tous les accès de la polyclinique » explique un infirmier. Un agent d'accueil nous montre des blessures sur son bras, qu'il avait contractées « durant de précédentes agressions » précise-t- il. Le directeur de la polyclinique, M. Korichi Sid Ali, présent sur les lieux, a refusé de nous parler. Il a, par contre, essayé de rassurer son personnel en disant qu'il va « déposer plainte au commissariat ». Pour leur part, les travailleurs ont peur de continuer d'exercer dans un climat d'insécurité et de menaces. « Souvent, des personnes, jeunes en général, se présentent chez nous et nous enjoignent de leur prescrire des psychotropes. Il est impossible de travailler dans de telles conditions » avoue un médecin. Suite à cet énième incident, le personnel, médical et para-médical, a observé une journée de protestation tout en affirmant « recourir à la grève s'il le faut pour mettre fin à cette situation ». Nous avons appris de sources sûres que le directeur de la santé de la wilaya de Boumerdes devait se rendre dans la journée d'hier à la polyclinique, en compagnie du chef de daïra.