Après plus d'une année à la tête du pays, le Conseil national de transition (CNT) libyen a cédé les pouvoirs à la nouvelle assemblée, le Congrès général national (GCN), issue des élections du 7 juillet passé. La cérémonie de passation s'est déroulée, mercredi soir, à Tripoli, en présence des membres du CNT et du gouvernement, des chefs de pari, des représentants des missions diplomatiques. Dans son discours, le président du Conseil, Mustapha Abdeldjalil, a souligné que le désormais ex-CNT, qui a pris le front contre le régime de Mâammar El Gueddafi, a réussi à « faire sortir le pays de la période de révolution vers celle de la construction d'un Etat » non sans reconnaître des erreurs de parcours qui doivent, selon lui, « être considérées en fonction de cette période cruciale dans l'histoire de la Libye ». Après avoir prêté serment devant le président de la Cour suprême libyenne, les 200 membres du CGN, ont élu président, un opposant, considéré comme proche des islamistes : Mohamed Al Megaryef, dont son parti, le Front national, est arrivé troisième, loin derrière l'Alliance des forces nationales (AFN), du libéral Mahmoud Djebril (39 sièges sur les 80 réservés à des partis politiques) et le Parti de la justice et de la construction (PJC), issu des Frères musulmans, (17 sièges). Les 120 sièges restants ont été attribués à des candidats indépendants. Un membre du PJC a estimé que l'élection de M. Megaryef était « une victoire pour les islamistes » tandis qu'un membre indépendant précisait que le choix s'était fait sur la base de considérations géographiques. Quoi qu'il en soit, le CGN qui entame son travail dès cette semaine, doit former, dans un délai de 30 jours après sa première réunion, un gouvernement, à sa tête un nouveau Premier ministre pour voter les lois du pays avant la rédaction d'une nouvelle Constitution. Abderrahim Al Kib qui dirige l'actuel exécutif par intérim devrait assurer la gestion des affaires courantes.Une fois l'« architecture » institutionnelle achevée, les nouvelles instances dirigeantes (parlement et gouvernement) devraient faire face à de nombreux défis. Notamment, le rétablissement de la sécurité qui passe par un inéluctable -mais quasi impossible ?- désarmement des milices fortement armées, formées d'ex-rebelles, qui réclament « leur part du gâteau ». Un défi dont M. Abdeldjalil a publiquement reconnu l'échec au cours de son oratoire.