La victoire de la coalition de l'ancien Premier ministre, Mahmoud Jibril est maintenant confirmée. Lors d'une cérémonie organisée en présence du chef du gouvernement intérimaire, Abderrahim El-Kib, du chef du CNT, des diplomates et des observateurs étrangers, la commission électorale a validé les résultats donnés auparavant au compte goutte. Sous réserve, bien sûr, des recours, la percée de l'Alliance des forces nationales (AFN), composée de personnalités de divers horizons, assure une prédominance dans le scrutin de liste qui met en jeu les 80 des 200 sièges du Congrès national général en remplacement du CNT décriée et discrédité. Dans cette première bataille qui sera suivie par le scrutin uninominal, portant sur les 120 siéges attribués aux candidats individuels indépendants ou liés aux partis politiques, la nouvelle majorité, fort de ses 39 siéges (contre 17 pour le parti islamiste de la Justice et de la construction et 24 pour une vingtaine petites formations), reste toutefois insuffisante pour définir le visage de la nouvelle Libye. Une « exception libyenne » marquée du sceau du recul islamiste ? Rien n'est moins sûr. Car le vainqueur du 1er tour de l'assemblée, présenté sous l'étiquette libérale et laïque, se revendique de l'Islam modéré. Il faudrait aussi attendre l'issue du 2e tour pour connaître la véritable coloration politique du Congrès national en grande partie déterminée par ce qu'on appelle les « faiseurs de roi » : les candidats individuels. Les tractations ont déjà commencé. « Il est prématuré d'évoquer (une majorité). Elle émergera au cours des prochains jours en fonction des positions sur lesquelles s'aligneront les indépendants », a estimé Gouma al Gamati, fondateur du parti Taghyir. Mais, le duel reprendra de plus belle entre le PJC qui pense obtenir « entre 60 et 70 sièges » et l'AFN en alliance avec « certains indépendants et de petites formations ». Bientôt, la fin du tunnel ? Dans cette transition réussie vers la démocratie, le projet d'un gouvernement d'union nationale qui jouit d'un « soutien populaire » est déjà en chantier au sein de l'Assemblée chargée de procéder à la désignation du Premier ministre, de préparer la rédaction d'une nouvelle constitution et d'organiser les législatives en 2013.