« Au fil des jours, alors que des efforts pour une solution négociée se multiplient, les exactions commises à Tombouctou, Gao et Kidal par le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest et Ansar Dine, deux alliés d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, les pratiques des terroristes et des narcotrafiquants portant un faux voile religieux, accréditent le caractère inévitable de l'option militaire », affirme un communiqué du ministère de la Communication, publié après l'ignoble amputation de la main d'un voleur de moto à Ansongo (nord-est) ce mercredi. « Leurs gestes de défiance irraisonnés justifient la pertinence de sanctions proposées par le secrétaire général des Nations unies en même temps qu'ils fixent les limites de tout dialogue pour leur faire entendre raison », estime encore le gouvernement, sous la pression d'une « rue » qui lui demande de tout mettre en œuvre pour libérer toutes les localités occupées par les groupes Djihadistes et terroristes . Est-ce la fin du dialogue avec les « Islamistes » du Nord qui ont juré d'imposer la Chari'a à tous les Maliens et promis de nouvelles amputations « dans quelques jours » à Gao où, dimanche denier, des centaines d'habitants les ont empêchés de couper la main à un voleur ? Une réponse pourrait être apportée à cette interrogation cette semaine. Primo, Djibril Bassolé, le médiateur burkinabé, qui s'est rendu en fin de semaine à Kidal et Gao pour rencontrer certains Islamistes dont Iyad ag-Ghaly, le chef du groupe Ansar ed-Dine qui a délibérément détruit 9 des 16 mausolées de Tombouctou et promis de conquérir le sud du pays, aurait son idée plus précise. Deux, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) qui espère obtenir un mandat du Conseil de sécurité, finalisera lundi prochain les plans de déploiement de ses 3 300 hommes pour reconquérir le Nord. Selon Salamatu Hussaini Suleiman, la commissaire chargée des affaires politiques à la Cédéao, la « conférence finale de préparation » qui s'est ouverte hier à Bamako en présence des représentants de l'Union africaine, de l'ONU de l'Union européenne et de l'Organisation régionale, peaufinera d'ici là, l'ordre de bataille et la chaîne de commandement de cette force africaine qui devra remettre sur pied l'armée malienne et entamer la reconquête du Nord. « Nous espérons que le premier rapport sur les objectifs et modalités du déploiement transmis au Conseil et les résultats de cette réunion de Bamako vont clarifier toutes les questions en suspens concernant le déploiement prévu et permettre d'obtenir le mandat de l'ONU » dit-elle. Un mandat que le Conseil de sécurité se dit prêt délivrer, selon le représentant français, Gérard Araud, dont le pays assure la présidence tournante, si la Cédéao et Bamako en font la demande. La France et les Etats Unis, qui doivent apporter leur appui logistique, poussent à cette intervention depuis les tournées des chefs de leurs diplomaties, dans la région. La mort dans des conditions troubles dans la nuit de jeudi à vendredi, près de Bamako, d'un « Béret rouge » pourrait accélérer les événements.