La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) finalisera dans les prochains jours ses plans de déploiement de sa force militaire pour le Mali, espérant obtenir ensuite un mandat de l'ONU, a indiqué mercredi une responsable de la Cédéao. "Une conférence finale de préparation se tiendra du 9 au 13 août à Bamako pour "peaufiner davantage le concept stratégique (...) et préparer le terrain pour le déploiement dès la réception d'un mandat de l'ONU", a annoncé Salamatu Hussaini Suleiman, commissaire chargée des affaires politiques à la Cédéao. Cette conférence regroupera notamment des représentants de la Cédéao, de l'Union africaine, de l'ONU et de l'Union européenne. Mme Suleiman, qui s'exprimait devant le Conseil de sécurité de l'ONU, lors d'un débat sur la situation au Mali, a précisé qu'un premier rapport sur les objectifs et modalités du déploiement avait été transmis entre-temps au Conseil. "Nous espérons que ce rapport et les résultats de la réunion (de Bamako) vont clarifier toutes les questions en suspens en ce qui concerne le déploiement prévu et permettre d'obtenir le mandat de l'ONU", a-t-elle ajouté. La Cédéao peut envoyer une force régionale de 3.300 hommes pour aider l'armée malienne à reconquérir le nord du pays aux mains des islamistes, mais attend un mandat de l'ONU et une aide extérieure, notamment logistique, ainsi qu'une demande officielle de Bamako. Le Conseil de sécurité temporise pour mandater une telle force en attendant plus de précisions sur ses contours et sa mission. Le président ivoirien Alassane Ouattara, actuel président en exercice de la Cédéao, avait annoncé fin juillet que cette organisation allait prochainement déposer une nouvelle demande de résolution auprès du Conseil pour l'envoi d'une force au Mali, estimant que "si la situation n'évoluait pas favorablement", une intervention militaire lui paraissait "inévitable". Parallèlement à ces préparatifs militaires, la Cédéao continue de jouer la carte de la médiation avec les islamistes qui contrôlent le nord du pays. Le ministre burkinabé des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé, dont le pays conduit la médiation, s'est rendu mardi sur place et a reçu le soutien d'Ansar Dine, l'un des groupes contrôlant la région.