C'est un tout jeune mordu de musique qui s'est fait inviter, de par ses prestations professionnelles au sein de l'OSN (Orchestre symphonique national), par un autre professionnel, celui-là du cinéma, à lui concocter un listing de musiciens de talent. Au bout de cette sollicitation, une belle participation et non des moindres, au gros événement de l'année, le cinquantenaire de l'indépendance. Ahmed Lachib, du bout de ses 22 ans, s'est mis en quête de cette mission pour jouer et accompagner d'autres belles signatures de la chanson algérienne, le grand populaire hymne chaabi dédié à l'indépendance de l'Algérie par un monument de la chanson populaire, El Hadj M'hamed el Anka. C'est ainsi que Djaafar Gacem a jeté son dévolu sur un jeune pour la symbolique - la fête du 5 juillet 1962 étant une double célébration, celle de l'indépendance et de la jeunesse - et un ténor pour le mérite et la reconnaissance sur le Cardinal qui bien longtemps après son décès et l'avoir chanté pour la première fois, remet encore au goût du jour « El hamdou lillah mabqachi istiaamar fi bladna ». Et c'est le beau site de l'Amirauté d'Alger qui a servi de scène à cette quarantaine de musiciens triés sur le volet et dirigés par le premier violon de l'OSN, Lachib Ahmed. C'est par un 24 juin de cette année donc que le clip sera tourné majestueusement, tel que présenté par orchestre et chanteurs sur un site imprenable, avec une vue des plus belles de la baie d'Alger, avec au fond la bonne vieille Médina, la Casbah, scintillant de nuit de ses mille lumières, ses bâtisses ancestrales collées les unes aux autres, comme cette citadelle l'a toujours été face à l'ennemi, 132 ans durant. Les voix de Hocine Lasnami, Hamidou, Amel Wahbi, Kamel El Harrachi, Abdou Deriassa et deux jeunes graines de star lauréats d'Alhan Oua chabab, se sont relayés dans les couplets d'« El Hamdou Lillah » avec brio, chacun jouant de ses vocalises pour lui donner la valeur qui lui sied. Une fort belle exécution dont est bien fier le jeune chef d'orchestre qui voit là une première expérience prendre forme et le placer sur le devant de la scène, le meilleur en ce double cinquantième anniversaire de l'indépendance du pays, porté en plus par un chef d'œuvre fredonné et connu aux quatre coins de la nation. Un jeune violoniste qui a gagné sa place au sein de l'OSN, déjà féru de musique classique, qui en a joué tout enfant, prédisposé déjà par une oreille musicale certaine. Qui lui a valu une formation au sein de l'INSM (Institut national symphonique national) après avoir fait ses preuves précédemment au conservatoire d'Alger, sis à l'APC de la Casbah à l'âge de 15 ans. Aujourd'hui, le jeune Ahmed poursuit des études universitaires en informatique et en est à sa troisième année à Bab Ezzouar auxquelles il allie sa passion qui le mène par monts et par vaux à travers le territoire national dans les déplacements de l'OSN, en plus d'accompagner de grands artistes dans leurs galas et concerts, tout en évoluant aussi dans les soirées musicales des ambassades qui le sollicitent. Ahmed Lachib compte désormais sur son talent et son audace pour arriver à ses ambitions de faire de la musique son autre cheval de bataille tout autant que ses études. C'est un jeune qui en veut. Tout simplement.