Lakhdar Brahimi, 78 ans, a accepté, sous conditions, de remplacer Kofi Annan dans la difficile mission de médiateur international dans le conflit syrien, annonce Reuters. Selon l'agence britannique, le diplomate algérien, qui a exigé que la nature de son mandat et sa dénomination soient modifiés, prendra ses fonctions à New York à l'expiration du mandat de l'ancien SG de l'ONU, le 31 août. Deux questions se posent. Le Conseil de sécurité, qui est divisé sur ce dossier, aurait-il accepté d'apporter son appui ferme à l'habitué des missions de médiation internationale difficiles ? Brahimi se contentera-t-il dans sa mission de la casquette de l'ONU comme l'exige la Syrie qui a accueilli favorablement sa désignation ? Premier acte des Quinze après le « oui » : proclamation de la fin de la mission des observateurs en Syrie dont le mandat s'achève aujourd'hui à minuit. « Les conditions n'étaient pas remplies pour la poursuite de cette mission », censée superviser un cessez-le-feu qui ne s'est jamais concrétisé, explique Gérard Araud, l'ambassadeur de France à New York et président du Conseil de sécurité en août. L'ONU opte, selon Edmond Mulet, sous-secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, pour un bureau de liaison qui sera constitué de 20 à 30 experts, politiques, humanitaires et militaires. La Russie regrette cette décision. Comme elle a regretté la suspension de la Syrie de l'Organisation de la coopération islamique et celle de la Ligue arabe en novembre dernier. Elle demande au groupe d'action international sur la Syrie de lancer avec l'Arabie Saoudite et l'Iran un appel au gouvernement d'Al Assad et à l'opposition pour qu'ils mettent « fin à la violence le plus tôt possible ». En attendant, le conflit syrien se propage au Liban voisin (des dizaines de Syriens ont été enlevés par des hommes armés chiites réclamant la libération de certains de leurs coreligionnaires libanais retenus en otages en Syrie). Damas menace de livrer des missiles Sam aux Kurdes si Ankara livre des Stinger à l'Armée libre syrienne. Walid Moallem prend à témoin Valérie Amos, la responsable de l'humanitaire à l'ONU, pour annoncer que les pays arabes n'ont pas versé « un dollar » en aide au peuple syrien. Laurent Fabius, le patron de la diplomatie française, prédit « des défections spectaculaires » dans les prochains jours. Sur le terrain, les insurgés et les forces armées qui se livrent bataille depuis un mois pour le contrôle de la ville stratégique d'Alep (355 km au nord Damas) ont commencé à s'affronter hier, près du principal aéroport militaire à Damas.