Le ministre de l'Intérieur a donné le ton. Il a indiqué, dernièrement, que les nouveaux partis peuvent envisager, en prévision des prochaines élections locales, des alliances pour franchir la barre éliminatoire de 7% des voix exprimées. Mais du côté des nouveaux partis, on affiche peu d'intérêt à ce type d'alliances. Le président du Front El Moustaqbal, Abdelaziz Belaïd, écarte toute idée d'alliance. Pour lui, si les choses restent en l'état en matière d'organisation des élections, les alliances n'auront aucun effet sur les résultats. Le Front El Moustaqbal réunira son conseil national le 9 septembre. Il y sera question de trancher sa participation aux élections locales. Même topo, à quelques différences près, chez le président du Front National pour les Libertés (FNL). Mohamed Zerrouki indique que son parti n'envisage aucune alliance sauf s'il s'agit d'un parti crédible ayant un ancrage populaire. Sur ce volet, il se targue d'être à la tête d'un parti « suffisamment enraciné dans la société ». Outre qu'il est « présent au niveau des 48 wilayas », il a eu, selon lui, comme résultats édifiants « pas moins de 290 000 de voix à l'échelle nationale » lors du scrutin du 10 mai dernier. Pour expliquer sa méfiance à l'égard de toute forme de coalition, il arguera que les alliances initiées jusque-là ont « démontré de la manière la plus éclatante leurs limites » pour ne pas dire leur « échec flagrant » en termes de résultats. Il cite l'exemple de la coalition islamiste mise en place lors des élections législatives et qui n'a pas atteint les résultats souhaités par ses initiateurs, à savoir devenir la première force politique nationale.Noureddine Bahbouh, responsable de l'Union des forces démocratiques sociales (UFDS) estime que l'idée d'aller vers des alliances n'est pas à écarter. Mais d'abord, il faut « trancher la question de participer ou pas à ces échéances », précise-t-il. Mais dans le cas où le parti décide d'y prendre part, il choisira « l'allié » avec qui il partage ses idéaux, son programme afin d'entamer dans les meilleures dispositions ce rendez-vous avec, au finish, le meilleur score possible. Toutefois, M. Bahbouh regrette le statu quo sur le plan politique. Selon lui, cela n'est pas pour encourager les citoyens à s'intéresser à la chose politique. « Cette situation est inquiétante à quelques mois des élections locales », estime-t-il. Le président du parti El Fadjr El Djadid (PFJ) abonde dans le même sens. Tahar Benbaïbèche a souligné qu'il n'est pas « vraiment convaincu » par la logique des alliances, estimant que celles-ci n'ont aucun sens, notamment dans le cadre des élections locales. Il invoque, pour justifier sa position, les problèmes d'ordre organisationnel qui « pourraient faire surface » lors de la mise en œuvre d'une coalition. Le président d'El Fadjr El Djadid se dit « refroidi » par les décisions infructueuses faites dans ce sens. Sentence : « Ce genre d'initiatives ne marchent jamais », tranche-t-il.