Critiqué par l'opposition syrienne pour ne pas appeler au départ du président Bachar al-Assad, le nouveau médiateur des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, affirme que le peuple syrien est sa priorité. Le peuple syrien « passera avant tout. Nous mettrons ses intérêts au-dessus de tout. Nous tâcherons d'apporter de l'aide autant que nous pourrons, nous n'économiserons pas nos efforts », a-t-il déclaré, avant-hier devant le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. « Quand vous m'avez appelé, j'étais honoré, flatté, touché et effrayé. Je suis encore dans cet état d'esprit », a-t-il ajouté au SG de l'ONU. Ce dernier a indiqué que le diplomate algérien nommé le 14 août aurait pour « tâche essentielle d'apporter en Syrie la paix, la stabilité, et la promotion des droits de l'Homme ». M. Brahimi a rencontré ensuite dans l'après-midi l'ambassadeur français à l'ONU, Gérard Araud, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil. Les deux hommes « ont convenu d'organiser prochainement une réunion informelle » avec les 15 membres du Conseil de sécurité. La France a convoqué pour jeudi prochain, une réunion ministérielle du Conseil de sécurité pour discuter de l'aide humanitaire à apporter aux Syriens. Selon l'ONU, reprenant les chiffres de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, la répression a fait plus de 23.000 morts en 17 mois et des centaines de milliers de réfugiés. La Turquie, seule en compte environ 78,000. Les Nations unies ont compté quelque 200. 000 réfugies dans les pays limitrophes. A l'intérieur de la Syrie, les combats s'intensifient, notamment à Alep. L'escalade de violence coïncide après l'expiration, dimanche dernier, du mandat de la mission des observateurs de l'ONU et le départ, hier de son chef, le général Babacar Gaye. Les dirigeants syriens ont accueilli ensuite le président iranien de la Commission de sécurité nationale et de politique étrangère du parlement, Alaeddin Borujerdi et deux autres parlementaires. Téhéran a, récemment, proposé d'accueillir des discussions entre le gouvernement et l'opposition syrienne « après le sommet des Non-alignés et l'Assemblée générale de l'ONU » en septembre. Avant toute discussion, on réaffirme à Damas que le président Al-Assad ne démissionnera pas et « toute discussion sur son départ est liée à la volonté du peuple syrien », a déclaré, hier, le ministre de l'Information, Amrane Azobi.