La Syrie coopérera avec le nouvel émissaire international Lakhdar Brahimi afin de mettre en place un dialogue national au plus vite, a affirmé, avant-hier, le vice-ministre des Affaires étrangères Fayçal Meqdad. Nous avons informé les Nations unies de notre position sur la coopération avec M. Brahimi et nous sommes impatients de découvrir les idées qu'il va proposer pour résoudre les problèmes ici, a dit M. Meqdad à l'issue d'une ultime rencontre avec le général Babacar Gaye, chef de la mission d'observation de l'ONU qui a pris fin dimanche dernier . Nous coopérerons sans aucun doute avec M. Brahimi comme nous avons coopéré avec les observateurs arabes et internationaux, a-t-il ajouté. Nous n'allons pas dire à M. Brahimi ce qu'il doit faire avant même qu'il n'arrive, il s'agit d'un expert international, a-t-il dit. Mais je pense qu'une bonne compréhension de l'évolution de la crise hors des pressions internationales est un point clé. Je pense que M. Brahimi va lancer un dialogue national le plus vite possible car il n'y aura pas de vainqueur en Syrie comme le parie l'Occident. C'est la Syrie qui gagnera par son peuple, par son chef et par son gouvernement, en faisant les bons choix face à cette situation compliquée, a-t-il encore estimé. Voyant dans l'ingérence étrangère la principale cause de la crise syrienne, il a exhorté M. Brahimi à jouer un rôle actif face aux parties qui ne veulent pas d'une résolution de la crise et en particulier les parties qui arment et financent les terroristes, les extrémistes et les salafistes. Les facteurs qui aggravent la crise sont bien connus: des groupes armés, des groupes terroristes soutenus par des cercles régionaux, y compris le soutien dangereux apporté par la Turquie aux groupes terroristes, en lui fournissant des armes sophistiquées, a dit M. Meqdad. Ce responsable a également accusé la Turquie de donner à ces terroristes, y compris Al-Qaïda, un accès libre vers la Syrie. Je pense que cela doit cesser. Hollande souhaite "aider plus directement l'opposition" Le président français François Hollande a assuré, avant-hier, que les Européens agissaient de concert pour engager la transition politique en Syrie. "Nous faisons en sorte de rassembler l'opposition et nous aurons à la fin du mois d'août une réunion du Conseil de sécurité (de l'ONU) à l'initiative de la France pour aller aussi loin que possible pour l'aide humanitaire, ce qui ne nous empêchera pas d'aider plus directement l'opposition", a-t-il déclaré avant un dîner de travail avec la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin. "Depuis plusieurs semaines nous agissons ensemble, avec les Européens, avec tous ceux qui considèrent que Bachar el-Assad ne peut pas rester à la tête de son pays parce qu'il met en cause la vie même de son peuple, nous agissons pour engager cette transition politique", a affirmé François Hollande. Cameron réaffirme les positions avec Hollande et Obama Le Premier ministre britannique David Cameron, de retour de vacances, a téléphoné mercredi soir, séparément, aux présidents français et américain François Hollande et Barack Obama, réitérant avec eux la position à adopter face à la crise syrienne, selon un communiqué de Downing Street. MM. Cameron et Obama ont insisté sur le fait que l'utilisation, ou la menace d'utilisation d'armes chimiques par le régime syrien était complètement inacceptable et les obligeraient à revoir leur approche de la situation. M. Obama avait été très clair sur ce point lundi, estimant qu'une ligne rouge serait franchie dans ce cas. Avec Barack Obama, M. Cameron a fermement estimé qu'il y a encore beaucoup à faire pour arrêter la crise syrienne. Ils ont aussi discuté, tout comme avec M. Hollande, de la meilleure façon de prolonger le soutien à l'opposition syrienne, assurant vouloir une opposition crédible et espérant que la prochaine réunion au Caire serait l'occasion pour elle de montrer une véritable unité sur les buts qu'elle recherche, et de la cohérence dans son travail en vue d'une transition. Ils ont aussi évoqué la détresse des réfugiés syriens, et ont espéré que davantage soit fait par la communauté internationale pour leur faire parvenir de l'aide humanitaire. Amnesty International dénonce la mort de civils à Alep Les civils, et en particulier les enfants, sont les principales victimes des attaques des forces gouvernementales syriennes à Alep (Nord-ouest), dénonce Amnesty International dans un rapport publié avant-hier. Selon le rapport de l'organisation de défense des droits de l'Homme, les tirs d'artillerie et les frappes aériennes menés contre des quartiers résidentiels de la capitale économique sont aveugles et mettent gravement en danger la sécurité des populations civiles. Les forces gouvernementales et les opposants s'affrontent depuis un mois à Alep, depuis la prise de plusieurs quartiers par les opposants. Amnesty International dit avoir enquêté pendant dix jours à Alep, pendant la première quinzaine de juillet, sur une trentaine d'attaques au cours desquelles plus de 80 civils qui n'étaient pas directement parties prenantes au conflit ont été tués, et de nombreux autres blessés. Plus de 20.000 personnes ont été tuées depuis le début de l'insurrection syrienne en mars 2011, selon des militants. Violents combats à Tripoli au Liban Les combats, entamés lundi, ont fait au total au moins 14 morts et 86 blessés. Ils opposent depuis cinq jours des hommes de Jabal Mohsen, partisans du régime syrien contrôlé par le clan alaouite du président Bachar al-Assad, à leurs rivaux de Bab el-Tebbaneh et Qobbé, hostiles au pouvoir à Damas. Hier, Un cheikh sunnite a été tué par un tireur embusqué à Tripoli, la grande ville du nord du Liban, provoquant de nouveaux combats liés au conflit en Syrie qui ont fait deux autres morts, Le Liban, qui a connu 30 ans d'hégémonie syrienne, reste profondément divisé entre adversaires et partisans du régime Assad dont le puissant mouvement chiite du Hezbollah. Le Premier ministre libanais Najib Mikati s'est dit inquiet des tentatives d'entraîner le Liban de plus en plus dans le conflit en Syrie. La France a mis en garde contre toute importation du conflit syrien, alors que le département d'Etat américain s'est dit très inquiet des violences au Liban et d'une réaction en chaîne à partir de la Syrie. L'ONU a appelé la communauté internationale à soutenir davantage le Liban face aux risques de déstabilisation.