Les chancelleries étrangères s'intéressent depuis peu, au budget 2013 que prépare l'Algérie en ce moment pour le soumettre au parlement à la rentrée. Elles s'interrogent sur l'éventualité d'une baisse des dépenses d'équipement, seule alternative pour faire face à la chute du prix du baril. C'est ce que nous apprend le dernier numéro de la Lettre Economique datée de juillet-août 2012, publiée par la mission économique de l'ambassade de France. Selon l'article en question, suite à la chute des prix du baril de pétrole, constatée depuis le mois de mars dernier, « le débat sur la soutenabilité des finances publiques algériennes a repris avec vigueur, compte tenu de la dépendance des équilibres budgétaires aux recettes fiscales issues de la fiscalité pétrolière ». La publication observe que « même si l'Algérie dispose de marges de manœuvres financières confortables (allusion sans doute au Fonds de régulation des recettes et aux réserves de change), le projet de budget 2013 pourrait comporter un ajustement des dépenses d'investissement ». Le niveau des dépenses publiques de 2011, avec notamment l'augmentation des salaires de la fonction publique et l'élargissement de la base des subventions alimentaires, « avait déjà conduit le gouvernement algérien, dans le budget 2012, à réduire les dépenses d'investissement de 11% par rapport à 2011, pour compenser la forte hausse des dépenses de fonctionnement (34%). La loi de finances complémentaire pour 2012 a encore accru cette hausse, à travers l'augmentation des retraites et du salaire minimum pour une enveloppe de 317 milliards DA ». Pour la publication française, en dépit du déficit budgétaire ainsi généré pour la 3e année consécutive, équivalent à 4% du PIB, « l'Algérie dispose de marges de manœuvre confortables pour en assurer le financement ». Elle peut avoir recours, au-delà de ses réserves de change qui ont atteint 200 milliards de dollars, soit plus de 3 ans d'importations, au Fonds de régulation des recettes, doté lui aussi de 5381 Mds DA, soit 73 Mds USD. Ce dernier a justement été créé pour faire face à des situations de fluctuation imprévisibles des prix des hydrocarbures. Enfin, autre solution de secours, note la Lettre Economique, l'Algérie dispose d'une épargne des ménages très élevée, qui atteint 50% du PIB. Les autorités « pourraient donc sans difficulté y faire appel », d'autant que « la dette publique interne ne dépassant pas 10% du PIB (2,7% du PIB pour la dette extérieure) ». Toutefois, ces marges de manœuvre ne sont qu'à court terme, « le profil des finances publiques n'apparaît pas soutenable en cas de baisse durable du prix du baril », conclut la Lettre Economique. Les autorités monétaires algériennes avaient, pour leur part, ouvert, il y a quelques mois, un grand débat en déclarant que l'équilibre budgétaire de notre pays nécessitait pour les années à venir un baril autour de 110 dollars (100 dollars en 2011). Ainsi, pour le budget 2013, la question qui taraude l'esprit est de savoir s'il n'y aurait pas, à travers des dépenses d'investissement, un risque de ralentissement de la croissance.