Rezika Mokrani est une réalisatrice promise à un bel avenir. Elle fera parler d'elle dans quelques années, tant elle réalise des merveilles. D'ailleurs, malgré son jeune âge, elle s'est imposée dans le monde cinématographique. Son travail montre son abnégation et sa persévérance. Elle met du cœur dans tout ce qu'elle entreprend. « J'aime la réalisation, d'ailleurs j'ai toujours voulu embrasser une carrière de réalisatrice, même si je n'ai pas fait de formation dans ce domaine », dit-elle. Après un début timide dans la réalisation, se souvient-elle, elle a pu percer avec notamment son film documentaire sur l'opération l'Oiseau bleu. « Ce film documentaire, ainsi que celui que j'ai consacré aux évènements du Printemps noir m'ont fait connaitre du grand public », se souvient-elle. A l'heure actuelle, Rezika Mokrani gère une entreprise de production. Et alors qu'elle se consacrait seulement à la réalisation, depuis quelque temps, elle se met à la mise en scène et à la production. C'est dire qu'elle a plusieurs cordes à son arc. Humble et débonnaire quand elle évoque son métier, elle affirme ne pas aimer parler d'elle, laissant les téléspectateurs juger son travail. A son compteur, la jeune réalisatrice a une dizaine de films documentaires. Rezika a réalisé une série de reportages pour la télévision algérienne, une fiction documentaire intitulée « Racines ou la quête de l'être », qui a obtenu le prix d'interprétation au festival du film Amazigh. Elle a aussi réalisé un film documentaire intitulé « Une minute de silence » sur le Printemps noir en Kabylie, un documentaire de deux parties intitulé « Oiseau bleu, l'histoire secrète d'une guerre » sur la guerre d'Algérie et la Kabylie et l'opération Oiseau bleu, qui a eu le premier prix au festival du film amazigh à Azeffoun. Actuellement, elle prépare une série de films documentaires d'une durée de 52 minutes sur la guerre de la révolution. Elle y raconte les souffrances du peuple algérien, mais surtout son héroïsme face à l'une des plus grandes forces coloniales d'alors. Rezika souligne que parmi toute sa production, le film documentaire sur l'opération « l'Oiseau bleu » lui tient tellement à cœur ». En ce qui concerne la conception du film documentaire, elle affirme que celle-ci n'est pas basée sur un mode linéaire. Bien au contraire, explique-t-elle, ce film englobe des situations et des témoignages sur une importante opération, ou l'action côtoie et engendre le sacrifice et où le drame culmine en duo avec la réalité. Elle soutient que « ces éléments filmiques croissent et décroissent suivant un diagramme dramaturgique précis ou le genre détective prend le dessus et où la réalité dépasse la fiction avec des retournements émouvants ». Rezika Mokrani qui a suivi une formation de metteur en scène, affirme, en outre, qu'elle a un faible pour le film documentaire qui lui permet de mieux s'exprimer. Cela dit, elle compte se lancer, une fois que les moyens le lui permettront, dans la réalisation de longs métrages. « Pour le moment, je réalise des documentaire, mais bientôt je m'attaquerai à ma première fiction. J'attends juste d'être prête financièrement. Pour l'heure, je compte réaliser un documentaire sur la vie de Mouloud Gaïd, dans le cadre du cinquantenaire de l'indépendance », explique Rezika. Et d'ajouter : « J'ai suivi une formation de metteur en scène pendant cinq ans. J'ai réalisé mon premier court métrage sur le Printemps noir. J'ai travaillé avec des cinéastes algériens puis j'ai été en France où j'ai suivi des stages dans le cinéma. A mon retour, j'ai travaillé avec des cinéastes français et réalisé des documentaires pour la télévision, avant de réaliser mon premier long métrage ».