L'équipe en plein tournage C'est dans une salle archicomble, en présence, notamment d'anciennes figures de la guerre de Libération nationale que le documentaire de Rezika Mokrani, L'Oiseau bleu a été projeté avant-hier à la salle du petit théâtre de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri. Ce produit audiovisuel a eu le meilleur Prix du Festival du film amazigh, en mars dernier dans la ville côtière d'Azeffoun. Il s'agit d'un documentaire réussi sur le plan technique et du fond. La réalisatrice, malgré la délicatesse du sujet, voire même sa sensibilité, a su ne pas perdre le fil narratif en donnant la parole à de grands historiens, à l'image entre autres, de Benjamin Stora. Rezika Mokrani revient sur la célèbre opération l'Oiseau bleu. Au début de la Guerre d'Algérie, à l'automne 1955, fut tentée par les services secrets français l'opération «Force K». Elle consistait en la création d'un maquis contre maquis, clandestin dans le but de briser le Front de libération nationale, en l'intoxiquant de l'intérieur. Or, c'est à l'avantage de ce dernier qu'a tourné cette affaire: les hommes recrutés et armés par les services français s'étant révélés être des moudjahidine. La réalisatrice explique que ce film du type documentaire, d'histoire, intitulé Oiseau bleu, l'histoire secrète d'une guerre, retrace l'histoire de cette Force K plus connue sous le nom de Oiseau bleu. Acteurs, historiens, sociologues et ethnologues livrent leurs analyses avec des rebondissements très importants en s'appuyant sur des documents inédits, des archives historiques de l'Armée française, du château de Vincennes et d'Aix en Provence. «La conception du film documentaire thématique n'est pas basée sur un mode linéaire. Bien au contraire, le film englobe des situations et des témoignages sur une importante opération où l'action côtoie et engendre le sacrifice et où le drame culmine en duo avec la réalité. Tous ces éléments filmiques croissent et décroissent suivant un diagramme dramaturgique précis où le genre détective prend le dessus et où la réalité dépasse la fiction avec des retournements émouvants», résume la réalisatrice Rezika Mokrani. L'Oiseau bleu, l'histoire secrète d'une guerre s'inscrit dans le cadre d'une série de films documentaires sur la Guerre d'Algérie intitulée «Mémoire et Histoire». Cette série est produite par Rosa Neigra films et MG communication. Elle a été réalisée grâce à un partenaire en France, à savoir l'association E2C Education et citoyenneté de Marseille. Rezika Mokrani a trouvé aide et assistance auprès de la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, l'APC de Tigzirt, le Haut Commissariat à l'amazighité, l'association «Tous ensemble», l'association Assekfel de Fréha, le Musée du moudjahid et le Festival culturel national du film amazigh. Pour réaliser L'Oiseau bleu, Rezika Mokrani et son équipe ont effectué des tournages à Fréha, Larbaa Nath Irathen, Azazga, Aïn El Hammam, Iferhounen, Tigzirt, Aghribs, Azeffoun, Yakouren, Mekla et Paris.